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Formation au journalisme sensible aux conflits : LES HOMMES DE MÉDIA S’IMPLIQUENT DANS L’APAISEMENT DES TENSIONS

Les pays de l’Afrique de l’ouest, et plus particulièrement ceux du Sahel, ont été ces derniers temps le théâtre de soubresauts sociopolitiques parfois violents. Accusés souvent d’attiser les foyers de tension, les journalistes sont de plus en plus nombreux à vouloir s’impliquer dans l’apaisement. C’est ce nouveau rôle qui s’est trouvé débattu lors d’une rencontre organisée au Pays des hommes intègres entre les journalistes du Mali, du Niger et du Burkina. Le mérite de l’événement en revenait au Réseau d’initiative de journaliste (RIJ) du Faso en collaboration avec la Deutsch Welle Akademie, une structure rattachée à la célèbre radio publique allemande.

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Les hommes de médias se sont mis pendant 10 jours à l’école du Journalisme sensible aux conflits (JSC). Concept nouveau qui prône un journalisme militant en faveur de la paix, le JSC est née de la volonté de certains hommes de presse qui ne veulent plus se contenter de couvrir les guerres ou autres crises sociopolitiques et veulent désormais contribuer à prévenir celles-ci. L’approche intègre pour cela quatre volets : servir la paix, observer la véracité des faits, donner la parole aux populations à la base et participer à la recherche de solutions. Après une phase théorique, les participants à la rencontre ont effectué une sortie de production dans le village de Koalou, situé à l’est du Burkina à 300 kilomètres de Ouagadougou, à la frontière avec le Bénin.
Les journalistes ont choisi comme terrain de reportage une zone de litige que se disputent les deux pays. Sur place, les hommes de médias ont effectué une série de reportages sur la santé, sur le trafic de carburant, le mariage mixte entre Béninois et Burkinabés, sur les rites, sur les religions et enfin sur le marché de Koalou. Le choix de ces sujets n’était pas fortuit. Le trafic de carburant, bien qu’il soit illicite et informel, rapproche les jeunes et les marchands béninois et burkinabè qui évoluent dans le secteur. A sa manière l’activité redynamise donc la cohésion sociale et contribue à la résorption du chômage par le développement de l’économie locale. Il n’y a pas à trop s’étendre sur les effets bénéfiques du mariage mixte qui crée les liens de parenté et suscite le sentiment de constituer la même communauté. Le marché de Koalou, situé au carrefour du Burkina Faso, du Bénin et du Togo, représente lui aussi un véritable facteur d’intégration. C’est un lieu de brassage où marchands, acheteurs, transporteurs et autres se côtoient et échangent. De ce melting pot émergent des relations très fortes de collaboration, de travail et d’interdépendance.
À L’ÉCOUTE DES HABITANTS. Le centre de santé et de promotion sociale de Koalou, contribue lui aussi au brassage en accueillant des patients burkinabé aussi bien que béninois. D’autre part, la collaboration médicale qu’entretiennent les agents de santé de part et d’autre de la frontière a transformé la structure en espace fédérateur. Les blouses blanches ont d’ailleurs l’intention de renforcer les actions menées en commun telles que les journées nationales de vaccination et les ateliers de formation des différents districts sanitaires. Les reportages réalisés par les journalistes ont ainsi souligné à l’envi tout ce qui renforçait le vivre ensemble des populations.
Les journalistes se sont également mis à l’écoute des habitants. Adama Ouédraogo, habitant de Koalou, estimait que la solution à la tension passe par la sensibilisation au niveau des lieux de culte, au niveau des ethnies, à l’école (lieu de brassage des enfants de différents bords) et dans le centre de santé qui accueille les membres des deux communautés. La séquence production a donc servi aux journalistes à traiter l’information liée aux conflits en conformité avec les principes du JSC. L’avenir leur permettra certainement de mettre en œuvre leur nouvel engagement : prévenir les conflits intercommunautaires tout en véhiculant la bonne information en vue d’apaiser les tensions.

Adama DJIMDÉ
ORTM

source : Essor

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