Dans le but de sécuriser la manifestation de vendredi dernier, les forces de l’ordre (police, gendarmerie et garde nationales), sans oublier les services de la protection civile, ont été déployées en grand nombre par les autorités. Visibles aux quatre coins du monument de l’Indépendance, les agents de sécurité étaient peu réactifs, faisant profil bas du début à la fin de la manifestation.
Contrairement au rassemblement du 19 juin, la protection civile a opéré moins de prises en charge des manifestants sur la place. Cela était dû à la clémence du temps favorisé par la grosse pluie qui avait arrosé la capitale la veille de la manifestation. Au boulevard de l’Indépendance, le fait marquant a été la prise en charge par les sapeurs-pompiers d’un individu armé d’un pistolet automatique avec des minutions. «Nous avons découvert un individu alcoolique en possession d’une arme.
Suivant les instructions de l’imam Mahmoud Dicko, nous allons le remettre aux forces de l’ordre », a indiqué l’imam Oumar Diarra du M5-RFP. L’homme armé, dont le projet précis reste à découvrir, a finalement été mis à la disposition de la police qui l’a exfiltré du podium où il avait reçu les premiers soins des pompiers avec l’aide des leaders du M5-RFP.
C’est peu avant 16 heures que la tension montera d’un cran entre les forces de l’ordre et les manifestants lorsque ces derniers, suivant le mot d’ordre «d’entrer en désobéissance civile» lancé par les responsables du M5-RFP, se sont dispersés pour aller investir les édifices publics dont l’ORTM, l’Assemblée nationale et la Primature.
Par la suite, les forces de sécurité vont intervenir en lançant des gaz lacrymogènes suivis de tirs de sommation pour déloger les manifestants des endroits occupés.
La nuit tombée, la police a lancé une série de ratissages dans la ville. Ainsi, vers 21 heures, la voie expresse reliant Sénou-aéroport et le monument Tour d’Afrique ont été libérés par les policiers une heure après, la même opération sera menée pour dégager les barricades érigées au niveau des deux premiers ponts de la capitale où plusieurs blessés ont été enregistrés aussi bien du côté des policiers que des manifestants. Il faut noter qu’à 00h, les forces de l’ordre notamment la FORSAT (Force spéciale anti-terroriste), ont poursuivi le ratissage dans tous les lieux stratégiques de la capitale.
Jusque tard dans la nuit, des groupes de manifestants tentaient d’occuper les voies. Selon nos informations, les forces de sécurité ont procédé à l’interpellation, vendredi soir, de certains leaders de la contestation tels que Issa Kaou N’Djim, Clément Dembélé, Nouhoum Sarr ou encore Adama Ben Diarra dit «Ben Le Cerveau». Samedi, ce fut le tour de Choguel Kokalla Maïga et Me Mountaga Tall d’être arrêtés et emmenés au Camp I. Me Tall a annoncé sa libération sur les réseaux sociaux, suite à l’intervention du Barreau.
Aboubacar TRAORÉ
Source: Journal l’Essor-Mali