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Forces armées maliennes : La réforme comme fondement solide du vaste chantier de réhabilitation

Arrivé aux affaires alors que les Forces armées et de sécurité du Mali (FAMas) avaient le moral au talon et que l’armée même semblait fantomatique, le chef suprême des armées a vite entrepris de redresser la barre par une série d’actions, avec comme élément moteur la réforme de l’armée malienne. Dans ce cadre, de septembre 2013 à nos jours, la Loi d’orientation et de programmation militaire (Lopm) a vu le jour, des infrastructures ont été construites au bénéfice de l’armée, des milliers de personnels recrutés, plusieurs formations assurées à nos militaires et des avancées notoires ont été enregistrées dans l’application de l’Accord de paix avec la mise en œuvre du processus de  Désarmement-démobilisation-réinsertion (Ddr) et du Mécanisme opérationnel de coordination (Moc).

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Pour savoir toute l’importance que le Président IBK accorde à la Défense nationale et à l’Armée, il faut remonter à sa visite au Camp Tiéba de Sikasso il y a juste un an, plus précisément le 21 août.

Accompagné de son ministre de la Défense et des anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly, IBK avait décidé de se rendre dans ce camp historique peu après des attaques et attentats meurtriers perpétrés à Fakola et Misséni, donc, loin du nord et du centre du pays. Le chef de l’Etat entendait ainsi remonter le moral des troupes, rassurer de l’engagement et de l’accompagnement de l’Etat auprès des FAMas et promettre de faire de l’Armée malienne, une des meilleures d’Afrique.

Devant les officiers du camp Tiéba, IBK avait déclaré : “la Nation malienne est fière de vous et elle compte sur vous”. Le Président avait ensuite insisté sur le retour aux valeurs ancestrales du Mali pour construire une armée forte et républicaine, semblable à celle du temps du Général Soumaré.  Avant de déplorer le fait que la faiblesse actuelle de l’Armée l’expose aux actes des premiers brigands venus. “Le péril djihadiste ne menace pas que la partie septentrionale du Mali. Le camp militaire de Sikasso, à l’instar de plusieurs autres à travers le pays doivent se remettre à niveau”, avait promis le chef de l’Etat.

L’occasion était propice pour le Président de faire un rappel historique: “Nous fûmes quand beaucoup n’était pas” disait-il, tout en citant des grands guerriers qui ont fait la renommée de l’Empire du Mali tels que Soundiata Kéïta, Tiéba, Babemba Traoré et Firhoun.  A Sikasso, le Président IBK a réitéré son ferme engagement de redonner à l’Armée malienne toutes ses lettres de noblesse.

Si nous faisons ce rappel, c’est pour démontrer qu’en plus des actes institutionnels et ceux directement exécutés par les chefs militaires, le Président IBK, lui-même, a pris langue avec les officiers et les soldats sur leurs bases, pour leur apporter le réconfort requis.

Cette visite au camp Tiéba, qui a mis du baume au cœur des militaires maliens partout où ils sont, n’est qu’un acte parmi tant d’autres, salutaires, posés le chef de l’Etat depuis qu’il a pris les rênes du pouvoir. Pourtant, rien n’était moins évident au vu du contexte dont il a hérité. En effet, de l’avis d’observateurs avisés, la décennie 2000-2012 aura été pour le Mali un cauchemar. En proie à une menace terroriste, djihadiste et de narcotrafic, le pays avait même perdu les 2/3 de son territoire national,  notamment les régions de Tombouctou, Gao et Kidal. Son principal outil de souveraineté nationale, à savoir son armée, était en lambeaux. Les militaires maliens étaient en effet terrifiés, traumatisés et démunis presque de tout ce qui fonde une armée : le moral, la cohésion et les équipements. Il ne leur restait plus que leur volonté et leur bravoure au service de la nation.

Les défis étaient donc nombreux et grands pour le président démocratiquement élu en septembre 2013, après un coup d’état militaire et une Transition.

Pour l’honneur du Mali et pour le bonheur des Maliens, le Président Ibrahim Boubacar engage son leadership pour redonner à l’outil de défense toutes ses lettres de noblesse pour lui permettre d’assurer ses missions dévolues à hauteur de souhait. Commence alors le processus de réforme de l’armée malienne.

La Loi d’orientation et de programmation militaire : le socle de la réhabilitation de l’Armée

Le processus de la réforme de l’armée malienne a débuté en décembre 2013. Les réflexions ont continué jusqu’en 2014. Un groupe d’experts a été commis à cet effet. Ses équipes se sont déplacées dans toutes les garnisons de Ségou, Sikasso, Mopti, Tombouctou, Gao, Kayes pour porter le contenu de la réforme à la troupe.

Au terme de cette tournée, un format d’armée, un nouveau type d’armée, de nouveaux équipements et découpages territoriaux, de nouvelles mentalités, de nouveaux types de formation, etc., ont été indexés. Ce renouveau militaire consacre la Loi d’orientation et de programmation militaire (Lopm). Des instruments administratifs et politiques, tels le Conseil supérieur de défense, ont aussi vu le jour, et fonctionnent normalement, en vue d’une meilleure adaptation des FAMas au nouveau contexte. La Loi d’orientation et de programmation militaire a été adoptée en février 2015, puis promulguée en mars. Dans le même mois, le Conseil de défense la valide avec un accent particulier mis sur la réalisation de douze groupements tactiques interarmées (Gtia) avec équipements organiques, ainsi que la réalisation d’équipements majeurs au titre de l’Armée de l’Air.

Mais le premier bénéfice de la réforme a consacré l’honneur du soldat malien. Jadis astreint à se payer lui-même des effets d’habillement, le soldat malien s’est vu doté de trois tenues avec tous les accessoires nécessaires. Une première dans l’ère démocratique du Mali.

Des casques balistiques (11 000 unités) ont été acquis, pour le bonheur du soldat. Ainsi que près de 7 000 unités de gilets pare-balles. En 2014, le Système d’information des ressources humaines (Sirh) a été créé, dans un souci d’une gestion transparente des effectifs en droite ligne de la bonne gouvernance.

Sur le terrain, de nombreux équipements roulants, genre pick-up 4X4, ont été déployés pour combler le manque et suppléer la vétusté de ceux existants, donnant du coup un nouveau souffle aux opérations.

Le moral de la troupe s’est surtout renforcé par l’Indemnité compensatrice de logement en 2015 à tous les personnels non logés.

L’année 2015 a également été marquée par la révision de la grille indiciaire et l’intégration des 15% de primes de sécurité dans le salaire ; une modification subséquente du Statut général des militaires votée par l’Assemblée nationale le 30 juin 2016.

Au plan infrastructures, deux centres d’aguerrissement ont été aménagés et continuent de faire l’objet d’équipement conséquent. A ce niveau, il faut noter la pose de la première pierre de logements sociaux au profit des FAMas à Kambila (Kati). Aussi, la dynamisation des coopératives d’habitat des différents corps et services se poursuit parallèlement.

De même, le recrutement de 15 000 personnels prévus sur la période de 2015-2019 de la Lopm, continue. Déjà, 5 000 sont dans les centres de formation commune de base (Fcb). Très bientôt d’autres vont suivre.

La formation de l’Union européenne (Eutm) a permis d’engager une douzaine de Gtia dont les prestations sont assez appréciables sur le terrain des opérations.

Par ailleurs, le rétablissement de la chaine de commandement (bouleversée du fait de la crise politico-socio-sécuritaire de 2012) est aujourd’hui une réalisation d’importance militaire nationale, que ce soit au niveau des Armées, corps et services ou des unités élémentaires à tous les niveaux. Pour mieux peaufiner ce leadership, le ministre en charge de la Défense a mené de nombreuses tournées et visites dans les garnisons et sur le théâtre des opérations. Pour observer, voir, conseiller et décider. Toutes ces actions contribuent au renforcement et à l’exercice du commandement, faute de quoi les victoires opérationnelles se compliquent.

Au titre des autres efforts et actions en faveur de la paix et de la réconciliation, le département de la Défense et des Anciens combattants est à pied d’œuvre et ce, depuis 2013, pour l’affinement du processus de Désarmement- démobilisation-réinsertion (Ddr), une disposition phare de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Un groupe de travail ad hoc a été créé. Il comptabilise à ce jour l’initiation d’une stratégie nationale Ddr. Ce document a même été présenté au Premier ministre le 24 juillet 2015. Quelques réunions de partage ont été organisées dont celle du 26 janvier 2016 avec la Cma, la Plateforme, la Banque mondiale et la Minusma.

En plus, le département de la Défense a consenti plus de 4,385 milliards de Fcfa dans le cadre du pré cantonnement pour la prise en charge de 600 ex-combattants par site sur un total de 24 sites.

Le Mécanisme opérationnel de coordination (Moc), créé en octobre 2015, constitue un autre élément de contribution du département à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Le Moc a bénéficié de dotation d’une cinquantaine de véhicules pick-up sur financement du Gouvernement malien.

Coopération en matière de défense, gage de la stabilité et d’une paix durable

Sur un tout autre plan, depuis l’intervention de Serval en janvier 2013, il est apparu la nécessité de revoir la coopération bilatérale avec certains partenaires stratégiques. Ainsi, le Traité de coopération en matière de défense a été signé le 16 juillet 2014 avec la France. Il vise à contribuer à la stabilité et à une paix durable de notre pays. Il prend notamment en compte la lutte contre le terrorisme, la formalisation de la présence de forces françaises sur le territoire malien dans un contexte d’assistance et d’appui et de soutien opérationnel. A ne pas confondre avec un Accord de défense qui se définit comme un acte conclu entre deux Etats pour la protection du pays, de sa population, de son territoire, par des moyens militaires. Un accord existait déjà depuis 1985 entre le Mali et la France.

Quant au Traité de défense, c’est un acte par lequel deux ou plusieurs Etats décident de collaborer en vue d’améliorer les résultats de leurs activités en utilisant des moyens communs d’organisation, de recherche, de production, etc.

Sur le terrain des opérations, les FAMas mènent des actions civilo-militaires (Acm) au profit des populations. Illustrations concrètes : la réhabilitation de la Maison des jeunes de Gao, le curage de caniveaux, la réalisation de dépôt de transit d’ordures à Gao, des plateformes multifonctionnelles pour la commune de Ouatagouna, la réhabilitation du forage de Tarkint, etc.Les FAMas veillent quotidiennement sur la sécurité des personnes et de leurs biens. Leur intervention lors des attaques terroristes contre le Byblos à Sévaré, Le Radisson Blu ou l’Hôtel Nord Sud à Bamako indexent leur détermination et leur engagement dans la lutte antiterroriste. D’ailleurs des unités spéciales ont été constituées dans ce sens.

Les opérations Séno, Maliba, Sama et autres ont permis d’arrêter plus d’une centaine de terroristes et d’en éliminer près d’une cinquantaine.

Dans les localités de Tominian, Bankass, Koro, l’opération Séno a permis de neutraliser plusieurs dizaines de terroristes. Les FAMas ont tué dans l’œuf, avec promptitude, les velléités de création d’une branche sud du groupe Ansardine, avec déstructuration de caches d’armes et de repères terroristes.

Dans les localités de Diabaly, Nampala, Nara (secteur 5) les FAMas ont aussi mis hors d’état de nuire beaucoup de terroristes. Au regard de la nature de la menace terroriste, les FAMas entretiennent une coopération dynamique avec les voisins dans le cadre du G5 Sahel, de l’initiative de Nouakchott, etc.

Depuis 2015, de nombreuses commandes ont été faites en ce qui concerne l’acquisition de vecteurs aériens. A ce titre, des aéronefs ont été commandés et sont incessamment attendus. Avec ces moyens aériens, la force de frappe de l’Armée malienne se verra substantiellement renforcée.

                  A.B. HAÏDARA

 

 

Source: Aujourd’hui-Mali

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