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Folle rumeur de la démission du gouvernement Mara : Voici ce qui s’est réellement passé lundi à Koulouba

Qu’est-ce qui explique la folle rumeur persistante sur la démission du gouvernement Moussa Mara  qui s’est emparée de Bamako lundi dernier? Voici l’épisode de cette fuite d’information sur le remaniement ministériel qui se prépare sur la colline du pouvoir.

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Un Conseil des ministres extraordinaire s’est tenu, le lundi dernier, au palais de Koulouba. La rencontre, à en croire notre source, s’est penchée sur l’actualité du dossier de l’achat de l’avion présidentiel et du contrat d’équipements militaires, suivi de très près par le FMI et sur le dossier du Nord.

 

Mais avant l’ouverture de la séance, le président de la République aurait confié en aparté au Premier ministre qu’il  » a répertorié une dizaine de ministres à remercier «  dans le cadre du remaniement qu’il compte faire et dont ils avaient parlé. Et le chef du gouvernement de demander s’il doit rendre sa démission sur le champ ou s’il doit encore attendre. Le chef de l’Etat aurait dit à Moussa Mara :  » Tu peux le faire dès la fin du Conseil « . Le Premier ministre, séance tenante, aurait demandé à son aide de camp de lui apporter son sac dans lequel se trouve l’enveloppe portant la mention  » Lettre de démission du gouvernement « .

Selon nos sources, c’est au moment où Moussa Mara devrait sortir ce document sous pli fermé de son sac et le ranger dans son dossier du conseil des ministres que des yeux indiscrets ont pu lire furtivement l’écriteau qu’il portait pour déduire que le gouvernement va rendre sa démission sur demande du chef de l’Etat.

 

Du coup, la séance fut morose, l’atmosphère grave, les visages crispés durant les travaux. Par de petits murmures, certains ministres se seraient passé le message entre eux : le Premier ministre va remettre sa démission au président de la République. L’atmosphère de détente et de sérénité habituelle de la réunion des ministres a cédé la place à une ambiance lourde, à couper au couteau.

Après les questions inscrites à l’ordre du jour comme les exigences ou l’intransigeance du FMI par rapport au sulfureux dossier de l’achat de l’avion présidentiel et du contrat d’équipements militaires et le point portant sur les discussions d’Alger sur le Nord, le chef de l’Etat a finalement demandé au Premier ministre de garder d’abord sa lettre de démission.

Mais l’air grave de plusieurs membres du gouvernement a alerté certains de leurs aides de camp et autres chauffeurs qui ont contribué à ébruiter la nouvelle de la démission non effective du Premier ministre Moussa Mara. Mais, comme on le voit, ce changement d’équipe gouvernementale ou, tout au moins son apuration de ministres devenus encombrants, n’est certainement qu’une question de jours.

 

Le Représentant-résident du FMI au Mali, Anton Op De Beke, a été on ne peut plus clair, samedi 8 novembre, lorsqu’il a lié le dégel des subsides de son institution à notre pays au dépôt par le gouvernement d’un rapport de sanctions administratives et pénales à l’encontre des personnes impliquées dans les scandales financiers.

 

Sous pression, Koulouba s’apprête à envoyer à Washington des émissaires pour négocier un délai pour la remise de ce  » rapport de sanctions «  dont le volet judiciaire réclame plus de temps que celui administratif. Il s’agit de prouver, en effet, la culpabilité des personnes poursuivies et, dans ce type d’affaire, ce n’est pas facile et le procès peut durer plusieurs années comme on le constate dans certains pays occidentaux présentés comme des modèles pour l’Afrique.

 

En attendant, pour convaincre le FMI de sa volonté de nettoyer l’écurie d’Augias qu’est devenu le Mali sous sa propre gouverne, IBK ne se privera pas d’expurger le gouvernement des ministres compromis dans les dossiers qui infligent une insupportable épreuve aux populations maliennes.

Le Premier ministre Mara, qui s’est fait l’avocat de l’acquisition de l’avion présidentiel à l’Assemblée nationale et la ministre des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko feront probablement les frais de ce remaniement devenu une exigence nationale car il y va tout à la fois de l’honneur et de l’intérêt du Mali.         

             

  Bruno  Djito SEGBEDJI

 

SOURCE: L’Indépendant  du   12 nov 2014.
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