Le président Ibrahim Boubacar Keïta a-t-il confié son destin au président François Hollande ? Que peut IBK sans la France et les dirigeants français ? Pourquoi se précipiter à l’Elysée alors que Koulouba croule sous le poids de dossiers brûlants ? Est-il à Paris pour le (traditionnel) contrôle médical ? A défaut de communiqué officiel sur cette visite en catimini (rendue finalement publique par le cours des derniers événements au Mali), les Maliens se posent encore des questions (les mêmes ?) qui tendent à être comme de la routine.
Le présent déplacement de Paris intervient dans un triple contexte d’incertitudes et de menaces pour le Mali. En effet, les Maliens sont toujours sous le choc de la barbarie perpétrée à Nampala. La nation malienne porte encore le deuil de ce qui y est arrivée… Et l’armée attend des instructions fermes pour lancer la traque contre ceux qui ont commis cette boucherie.
Le voyage d’IBK intervient également à un moment où, à Kidal, le sang risque de couler (à nouveau) à tout moment. En effet, de violents affrontements ont opposé, la semaine dernière, les rebelles de la CMA aux combattants du Gatia. Bilan lourd où nul n’ose s’aventurer dans les chiffres de perte en vies humaines.
Ce déplacement intervient aussi dans un contexte où le Mali est le siège de nombre de défis au plan sécuritaire, économique et social. Alors, IBK croit-il trouver le remède miracle (le salut ?) chez « son cher Hollande » qui, lui-même, est au chevet d’une France traumatisée ? Il faut l’espérer pour lui et surtout pour le Mali.
C H Sylla
Source : L’ Aube