Attaques à main armée, braquages, vols avec violence, viols : Bamako, la capitale, devient une ville à la merci des malfrats. Très souvent armés. Lourdement dans certains cas. L’assassinat, à Hamdallaye ACI, d’un ressortissant français vient allonger une liste déjà longue de victimes de ces tueurs. Cet acte crapuleux a été commis par deux malfrats dont l’intention était de voler la voiture de la victime. Celle-ci ne voulant pas céder a été abattue de sang froid.
La semaine dernière, c’est un établissement hôtelier, situé à Niaréla, qui a reçu la visite de deux bandits armés. Face à la résistance des employés de l’hôtel, les deux voleurs se sont échappés. Un acte qui s’est passé en plein jour.
Face à la recrudescence des actes criminels, les Bamakois ne dorment plus que d’un œil. Excédées et face à l’incurie notoire des forces de sécurité, les populations sont au bord de la révolte. En attendant, des doigts accusateurs sont pointés en direction des forces de sécurité qui brillent par leur absence sur le terrain. Au-delà, c’est surtout la carence, voire le laxisme du département en charge de la sécurité qui semble être à la base de la détérioration du climat sécuritaire à Bamako.
La réalité est que, contrairement aux discours, les commissaires de Bamako et autres brigades de gendarmerie ne disposent pas de moyens pour faire face à des malfrats bien équipés et très bien organisés. Dans le lot, il y a la présence même d’anciens éléments des forces de sécurité, en rupture de ban avec le corps, et qui ont basculé dans le banditisme. Ceux-ci opèrent généralement avec des armes de guerre. Ce fut le cas, en janvier dernier, à Sébénicoro. Là, une ressortissante allemande a été braquée en plein jour par deux malfrats qui ont emporté la voiture de la dame. Cet acte avait été commis par trois soldats, d’après les enquêtes. Alors, il urge que les autorités, notamment le ministre de l’intérieur, prennent des dispositions afin de faire face à ce grand banditisme.
C H. S.