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Focus : IBK : Et vos promesses ?

Ibrahim Boubacar Keïta avait l’art de la critique. Le candidat IBK à la présidentielle ratée de 2012 puis à celle de 2013 excellait encore plus dans cette « matière ». Il en usait à tout bout de champ, notamment pour fustiger la gestion antérieure du dossier du Nord du Mali. L’homme ne ratait aucune occasion pour inciter à la méthode forte, seule capable à ses yeux de mettre au pas les rebelles et de résoudre définitivement la rébellion malienne. La stratégie a fait tilt. Car, au terme de la présidentielle, les Maliens ont porté leur choix sur lui, convaincus qu’IBK, et IBK seul, détenait la solution miracle pour le septentrion. Ils lui ont fait confiance en pensant qu’il allait surtout faire preuve d’autorité et de fermeté à l’adresse des bandes armées de Kidal. Et pour cause…

 

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Le dialogue, voire les négociations, étaient l’arme des faibles, dans l’entendement d’IBK. Et lui ne pouvait s’accommoder ou s’encombrer de cette arme-là.

Mais hélas ! En moins d’une année, Ibrahim Boubacar Keïta vient d’étaler aux yeux des Maliens et à coups de décisions controversées et d’actes impopulaires (libération de terroristes et de djihadistes, appel à la négociation…) les véritables facettes de sa personne : un homme qui ne fait pas ce qu’il dit, mais qui fait plutôt tout le contraire de ce qu’il dit ou promet. Pour preuve, après son plébiscite, il a fallu moins de temps qu’il n’en faut pour qu’IBK devienne subitement le champion de la négociation avec les rebelles armés de Kidal. Il ne parle plus de restaurer l’autorité de l’Etat à Kidal ; il ferme les yeux sur l’occupation des localités du nord par des meutes de bandits et leurs associés ; il ne pleure plus quand l’armée abandonne ses positions ; il n’est plus ni humilié, ni outré, ni scandalisé par la déroute de l’armée à Kidal, encore moins l’absence de l’administration dans une bonne partie du pays. Bref, IBK a perdu la langue là où il remuait ciel et terre pour se faire entendre. Un mutisme qui en dit long sur ses limites face à la dure réalité de l’exercice du pouvoir.

Le nord, et non plus Kidal seulement, est sous occupation de ces bandes. A Bamako, le chef de l’Etat et son gouvernement n’en ont cure. Tout se passe aujourd’hui comme si l’Etat a cessé d’exister dans la partie septentrionale du pays. Où sont donc passées les promesses de fermeté d’Ibrahim Boubacar Keïta?

Les Maliens, dans l’ensemble, ont commencé à comprendre qu’ils ont été bernés sur toute la ligne. Ils ont naïvement cru aux discours populistes d’un homme qui, en réalité, ne semble avoir aucune solution pour le nord, encore moins pour le Mali.

 

CH Sylla

 

SOURCE: L’Aube  du   18 août 2014.
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