Je crois avec force conviction que le financement public des partis politiques doit être considéré comme un acquis irréversible de la démocratie malienne, tout comme la liberté d’association, d’expression et de presse.
C’est à la suite d’une analyse sereine et approfondie du rôle et de la place des partis politiques dans l’ancrage démocratique et l’animation de la vie socio-politique que la loi a été initiée et votée par notre Assemblée nationale.
Le confort de notre jeune démocratie en résulte aussi. C’est donc un appui aux partis politiques dans le cadre de leur animation quotidienne de la vie politique nationale, la formation et la sensibilisation de leurs militants aux grandes questions nationales.
Autant, on constate des insuffisances dans sa mise en œuvre, autant il y a des dérives dans le fonctionnement des associations, des syndicats et dans la presse. Pour autant, personne n’imaginerait la restriction de ces libertés ; au contraire il nous faut les protéger davantage en les encadrant au mieux des intérêts du pays.
Le bénéfice du financement public des partis politiques ne doit pas être perçu comme une aumône ou une dilapidation des ressources publiques. Loin s’en faut ! C’est un droit inscrit dans une loi de la République. Toutes les autorités, même transitoires, doivent s’y soumettre.
Je suis d’avis que les conditions d’accès au financement public des partis politiques doivent être plus renforcées, sinon mieux moralisées, car il s’agit de l’utilisation de l’argent du contribuable malien. Un devoir de redevabilité s’impose.
Sans financement public, les partis politiques n’ont que peu de chances de transmettre leur philosophie, leur projet de société et de parvenir aux plus hautes sphères du pouvoir d’état.
C’est pour exiger la transparence du financement des partis politiques qu’il est impérieux de maintenir ce financement et de l’octroyer sans marchandage et à temps.
Il est cependant difficile de parler du financement public des partis politiques sans faire référence au financement des campagnes électorales. En effet, les candidats aux élections représentent et sont soutenus par des partis politiques dans leur objectif d’accession aux différentes formes du pouvoir de l’État. C’est dans ce cadre que les partis politiques financent les campagnes de leurs candidats aux différentes compétitions électorales.
Des dépenses qui doivent être justifiées et contrôlées conformément aux textes en vigueur.
Toujours, dans un souci de transparence, le législateur a pris soin de déterminer quels sont, d’un côté, les financements et les agissements prohibés des partis politiques, et de l’autre, ceux qui sont autorisés. Quand on encadre, on se doit d’accomplir son engagement régalien.
À défaut de ce financement public, les partis seront contraints de se tourner vers les contributions privées qui peuvent favoriser le risque de corruption en leur sein et même les transformer en lieu de blanchiment d’argent sale.
Alors, tous les partis politiques bénéficiaires du financement public doivent être soumis à une obligation de clarté aussi bien en termes de recettes que de dépenses.
Je soutiens sans réserve ce combat démocratique et républicain pour le maintien, voire le renforcement du financement public des partis politiques. Il est simplement juste. Salam !
Yaya Sangaré (ADEMA-PASJ)