Le verdict de la Cour suprême du Mali, sur l’«annulation des résolutions de l’assemblée du 30 décembre 2017 » de la Coordination nationale des associations féminines et ONG (CAFO), est tombé le 30 décembre 2019. La tendance Oulématou est sortie victorieuse. Ce qui met fin à la récréation au sein de la faitière des femmes du Mali.
La longue bataille judiciaire qui oppose le clan Oulématou Sow au clan Oumou Touré semble arriver à terme en fin 2019. En effet, la Cour suprême du Mali a, en son audience du 30 décembre 2019, rendu public son arrêt sur l’affaire dite «annulation des résolutions de l’assemblée du 30 décembre 2017 » de la Coordination nationale des associations féminines et ONG (CAFO). Elle a annulé l’arrêt de la Cour d’appel du 16 janvier 2019. « La cour, en la forme : reçoit le pourvoi ; au fond : casse et annule l’arrêt déféré ; dit n’y avoir lieu à renvoi ; ordonne la restitution de l’amende de consignation ; met les dépenses à la charge du Trésor public », a-t-on lu dans l’extrait du plumitif de la Cour suprême. La tendance Oulématou Sow qui a gagné le procès en première instance en commune III avant d’être déboutée à la Cour d’appel, vient de gagner encore à la Cour suprême.
Le siège de la Cafo bientôt ouvert ?
Le siège de la Cafo est fermé depuis l’Assemblée générale extraordinaire du 30 décembre 2017 qui a élu Mme Dembélé Oumatou Sow présidente. La tendance Oumou Touré, avec à sa tête Mme Fatoumata Cissoko, n’a jamais voulu céder le siège de l’institution. Les éléments du commissariat de police du 2e arrondissement ont, à plusieurs reprises, évité des affrontements entre les deux camps. Durant tous les mois de la bataille judiciaire, le siège est resté fermé sur ordre de la police. Mme Dembélé Oulématou Sow et ses membres auront-elles accès au siège après ce verdict de la Cour suprême ? Le temps nous le dira.
Mme Dembélé Oulématou s’engage à unir toutes les femmes du Mali
Jointe par nos soins après le verdict de la Cour suprême sur l’«annulation des résolutions de l’assemblée du 30 décembre 2017 » de l’Assemblée générale de la Cafo, Mme Dembélé Oulématou se dit fière de la justice malienne. « Cette victoire est celle du triomphe de la démocratie et du respect de ses principes et normes », dit-elle. Elle se dit aussi prête à se battre pour l’unité de toutes les femmes du Mali : « Je souhaite la réconciliation, la cohésion entre toutes les femmes du Mali pour l’atteinte de nos droits les plus ultimes ».
Il faut rappeler que la bataille judiciaire entre les deux camps a commencé juste après l’assemblée générale extraordinaire du 30 décembre 2017 après laquelle Mme KEITA Fatoumata CISSOKO (tendance Oumou Touré) avait saisi le tribunal de Grande Instance de la commune III pour « annulations des résolutions de cette assemblée », cette assemblée qui a élu le bureau dirigé par Oulématou Sow. Après avoir perdu en première instance, celle qui est appelée Fanta Damba a attaqué cette décision à la Cour d’appel de Bamako qui a rendu l’arrêt n° 57 du 16 janvier 2019, signifiant des irrégularités imputables à l’Assemblée générale du 30 décembre 2017. C’est le tour de Oulématou Sow d’attaquer cet arrêt de la Cour d’appel à la Cour suprême le verdict est tombé le 30 décembre dernier. Aussi, est-il important de rappeler que le clan Oumou Touré a tenu une assemblée générale extraordinaire, le vendredi 23 août 2019, qui a élu Barry Aminata Touré à la tête d’un bureau de 33 membre.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS