A peine remis du coup de massue qu’il a pris sur la tête avec le coup d’Etat du 22 mars 2012, suivi des dissensions dans ses rangs lors de l’élection présidentielle, le PDES se prépare timidement et avec scepticisme à aller aux prochaines élections législatives. Histoire peut-être de survivre ou de …disparaître.
Le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), la formation politique qui se réclame de l’héritage politique du président ATT, renversé par le coup d’Etat du 22 mars 2012, a sombré dans une profonde léthargie sinon dans le coma après le départ forcé en exil de son parrain. La cacophonie dans ses rangs lors de la récente élection présidentielle avait fortement émoussé l’ardeur de ses dirigeants. Le parti présidentiel est aujourd’hui en manque de leadership avec le départ de son président, l’ancien ministre Hamed Diané Séméga, actuellement en France. Réfugié à Dakar pendant un bon moment, il serait actuellement sur les bords de la Seine pour s’occuper d’un méchant mal de dos.
Son indisponibilité a laissé presque orphelins ses camarades qui ne jurent que par lui. Les événements de mars 2012 ont malheureusement contraint le président du PDES à prendre un léger recul de méditation. Le parti est dès lors dirigé par le vice-président Ousmane Bah, non moins député de Macina et vice-président de l’Assemblée nationale, qui peine visiblement à s’occuper à souhait du poste intérimaire à lui confié. Plusieurs responsables décrient « son manque de caractère, sa mollesse « . Ils sont ainsi nombreux à menacer de quitter le navire bringuebalant tant que M. Bah est à la barre.
Lors d’un récent entretien, deux hauts cadres du parti sous couvert d’anonymat, ont affirmé qu’ils »sont en réflexion pour décider de leur avenir politique qui peut ne plus être au PDES « .
C’est dans ce contexte difficile sinon pénible que le parti se prépare à aller aux élections législatives du 24 novembre et 15 décembre prochains. C’est le vice-président, l’ancien ministre N’Diaye Bah qui pilote actuellement une commission chargée de recenser les prétentions au niveau de toutes les coordinations du parti. Celui-ci nous a expliqué au téléphone que les discussions par rapport aux candidatures et aux alliances sont très complexes. » Tout le monde veut être candidat à ces élections et lorsqu’on n’arrive pas à les positionner ils sont frustrés et menacent de quitter le parti… « , a-t-il déclaré. Avant de citer quelques noms comme Mme Fatoumata Sacko dite Djina investie en Commune I du district de Bamako, Mohamed Diarra dit Bidos en commune IV, Mme Tall Awa Touré en commune VI, Modibo Sogoré à Kayes. A Kéniéba, c’est le député Babani dit Foutango Sissoko qui va tenter de rempiler en défendant les couleurs du PDES, alors qu’à Koulikoro, c’est l’ancien Dg du CHU Gabriel Touré, Abdoulaye Nènè Coulibaly qui sera candidat du parti des héritiers d’ATT.
S’y ajoutent, Nouhoum Togo du ministère de la Défense en lice à Bankass, Mbouillé Diallo à Diema, Youssouf Sangaré à Kolondiéba, Cheicknè Camara à Nioro, Bafouné Séméga à Nara, Badiè Coulibaly à Dioïla.
Des députés comme Arsiké Touré à Ségou, Amadoun Bocoum à Mopti, Mme Ascofaré Oulématou Tamboura à Tenenkou, Bouréma Issa Tolo à Koro, Ilias Goro à Doutenza, Hamadaou Sylla à Banamba vont tenter de conserver leur siège de député sous les couleurs du PDES.
Mais, d’ores et déjà, certains observateurs pronostiquent des contre-performances pour les porte-drapeaux du PDES. Sauf s’ils parviennent à nouer des alliances gagnantes dans différentes circonscriptions électorales. Toute chose à laquelle les cadres du PDES sont en train de travailler en toute discrétion. Y parviendront-ils? Wait and see!