Après plusieurs tractations entre l’Etat et le Groupement professionnel des opérateurs de gaz, un terrain d’entente a été trouvé. Suite à la crise, c’est une véritable réforme du secteur qui a été enclenchée. « Plus rien ne sera comme avant », rassure le Directeur général du commerce, de la consommation et de la concurrence, Boucadary Doumbia.
Depuis fin novembre, le Mali est frappé de plein fouet d’une crise de gaz butane qui a paralysé bon nombre de foyers. La raison principale : une ardoise non apurée que l’Etat doit payer au Groupement professionnel des opérateurs de gaz. Le montant, selon eux, s’élève à 7 milliards de F CFA. Le DGCC pense que c’est une question d’incompréhension et de manque de patience de la part de leurs partenaires gaziers.
A la suite d’intenses négociations entre les deux parties, un accord de sortie de crise a été trouvé. L’Etat s’est engagé à payer une partie des arriérés de subvention de 2019 sur le crédit de 2020. Depuis lundi, le gaz est disponible aux points de vente habituels et même chez les détaillants ambulants. Le DGCCC rassure qu’au-delà du paiement des factures, l’Etat travaille à la mise en place d’un fonds pour financer le gaz. Les études de faisabilité de ce fonds sont sur la table de l’ONAP et suivent leur cours normal. Mais qu’en attendant la matérialisation de ce fonds, le ministère du Commerce, sous la direction de Mohamed Ag Erlaf, a proposé aux opérateurs gaziers un nouveau mécanisme.
Selon lui, le dispositif actuel n’est pas du tout soutenable, parce qu’il ne permet pas de maîtriser ni les importations ni la consommation. C’est-à-dire que la consommation n’est pas plafonnée, donc d’année en année, cela va augmenter.
Parlant du nouveau dispositif mis en place pour 2020, Boucadary Doumbia a indiqué que le ministre du Commerce a proposé que ce nouveau dispositif soit bâti autour des données comme les besoins nationaux, qui tournent autour de 14 000 tonnes par an. Ensuite l’enveloppe budgétaire, il s’agit de travailler sur la structure des prix pour revoir certains postes notamment la marge bénéficiaire qui était au-delà des chiffres de la sous-région. Il confie que c’est ainsi que, sous la direction du Ministre, les services techniques, la Dgccc, l’ONAP et l’Amader ont travaillé à sortir une nouvelle structure de prix. Et, ce nouveau dispositif prévoit la signature d’un cahier de charges. Parce qu’avant les opérateurs ne signaient pas les cahiers. Ils ne prenaient pas d’engagements. Donc, cette fois-ci, les choses sont claires et déjà, la quasi-totalité des opérateurs ont signé le cahier de charges au titre de 2020. Et d’insister que dans ce secteur, « plus rien ne sera comme avant ». Désormais, à chaque opérateur sera attribué un quota en fonction de la moyenne de ses importations sur les trois dernières années. Et, en cas de non importation de cette quantité pour une raison ou une autre, la différence pourrait être attribuée à un autre qui a la capacité d’importer cette quantité. Ainsi, il y aura un stock national contrôlé et cela évitera les ruptures brusques comme ce fut le cas récemment. C’est une commission multipartite composée de l’Onap, de l’Amader, de la Dgccc, des opérateurs gaziers qui veillera sur l’application et le respect du contenu du cahier de chargse.
Alors, tout est bien qui finit bien, dit l’adage.
Dieu veille !
Hamadoun MAIGA
Source : Azalaï express