Est-il normal qu’un policier poursuive une Sotrama, dont le numéro d’immatriculation est bien visible, qui refuse d’obtempérer à ses ordres et prend la fuite ? Pratique très courante à Bamako qui se termine par des drames.
Le vendredi 10 janvier 2020, les habitants et les usagers de la route, médusés, ont assisté à une course poursuite, digne d’un rodéo, entre un policier et un chauffeur de Sotrama.
Au fait, le policer a interpellé le chauffeur pour une infraction. Ainsi au lieu d’obtempérer à l’injonction de l’agent en s’arrêtant tout bonnement, non, le chauffeur a appuyé sur l’accélérateur après avoir lancé des grossièretés à l’endroit du policier.
«C’est à l’auto gare de Sogoniko que tout a commencé. Pour une cause que j’ignore un des policiers a sifflé notre Sotrama. Têtu comme était le chauffeur, il a fait semblant de n’avoir ni vu, ni entendu l’agent. de police qui a pris sa moto pour nous poursuivre à l’insu du chauffeur. Ce n’est que quand la Sotrama s’est stationnée pour déposer un des passagers que l’agent de police s’est garé devant la Sotrama et a exigé au conducteur de s’arrêter. Aussitôt, le chauffeur mit son pied sur l’accélérateur et a foncé. Sur le coup, le policier, également décidé d’avoir sa peau, n’a pas abandonné. Il s’est agrippé à la portière de la Sotrama et échangeait des insultes avec le conducteur en lui mettait la pression pour qu’il se gare. Le chauffeur continua sa cavale, c’est là que le policier a voulu arracher le volant des mains du conducteur qui était plus déterminé que jamais. Mettant ainsi la vie de tous les occupants du véhicule en danger. Et tout ceci sous les cris et les supplices des passagers», raconte un passager. Avant de poursuivre :
« Toujours dans sa cavale, le chauffeur de Sotrama a poussé le policier qui est tombé au sol, avant de quitter la voie principale pour emprunter une ruelle. De peur de se faire arrêter par les autres agents de police, le chauffeur a demandé à ses passagers de descendre de la Sotrama, et continué seul sa folle course en toute vitesse ».
Un problème récurrent au Mali, à la base de nombreux accidents, malgré son interdiction par les textes qui demandent aux policiers de relever le numéro d’immatriculation du véhicule. Au fait, derrière chaque infraction sifflée, l’agent comptabilise une redevance auprès du chauffeur de transport en commun dont certains ont plusieurs numéros d’immatriculation ou appartiennent à d’autres porteurs d’uniformes ou hauts cadres de l’administration publique, prêts à intervenir. .
Soumba DIABATE (Stagiaire)
Bamako News