Le Centre Djoliba a abrité, hier mercredi, un atelier relatif à la mise en place d’un Cadre de concertation des acteurs de la filière sésame au Mali, organisé par la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence auquel ont pris part une cinquantaine de participants de Bamako et des régions du pays.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par le discours du Directeur général du Commerce, de la consommation et de la concurrence, Modibo KEITA, qui avait à ses côtés le représentant du ministre de l’Agriculture, Alou NIAGANDOU, et le modérateur, l’ancien ministre du Développement rural, Seydou Idrissa TRAORE.
M. KEITA, donnant le sens de l’atelier, a fait savoir qu’il s’agit d’une contribution du ministère du Commerce à la mise en œuvre de la stratégie sectorielle pour le sésame au Mali. Une contribution d’autant plus pertinente que le sésame représente pour notre pays un potentiel d’exportation considérable, en raison de sa facilité d’adaptation aux conditions pluviométriques défavorables et de son prix, de plus en plus attrayant sur le marché international.
En plus, selon le DGCC, il y a les conditions du marché international qui sont très favorables à son développement.
En ce qui est des forces, il faut souligner : la disponibilité des terres ; la disponibilité de la main d’œuvre ; le soutien du gouvernement, des PTF et des ONG ; l’augmentation du nombre de producteurs ; l’augmentation de la production de matières premières de qualité ; la diversité du sol et les conditions de croissance favorables ; la qualité des graines pour une large gamme d’utilisation à haute valeur ajoutée ; l’augmentation de la demande mondiale de graines de sésame ; une forte demande en huiles saines ; une utilisation du tourteau comme aliment bétail.
Pour autant, tout n’est pas rose, à en croire M. KEITA qui fait savoir que nonobstant les bonnes perspectives commerciales, cette culture stratégique est sous exploitée au Mali.
Il a rappelé que depuis 2006, notre pays disposait d’une stratégie sectorielle pour le sésame. Cette étude, a-t-il indiqué, a montré que la filière reste confronter à d’énormes préoccupations et difficultés qui sont entre autres : la qualité des produits ne répondant pas aux exigences des acheteurs, à cause du manque de contrôle de qualité ; l’usage de mauvaises techniques de collecte et de traitement qui engendrent une perte de quantité et de qualité ; le manque de formation et de sensibilisation des acteurs; le manque de coordination et la faible organisation des acteurs du secteur ne permettant pas d’accéder à des produits de qualité en quantité suffisante. Toutes choses restreignant les échanges à l’intérieur et à l’extérieur du Mali ; les difficultés d’approvisionnement des acteurs en intrant de qualité ; le manque de vulgarisation des variétés performantes ; les marchés non fiables ; les faibles niveaux de valeur ajoutée aux exportations face aux besoins d’importation ; la difficulté de traçabilité et de commerce avec les utilisateurs finaux étrangers ; le risque de dépendance élevée au marché de la Chine, etc.
Au nombre des insuffisances, le DGCC a, par ailleurs, fait savoir que l’État ne dispose d’aucune statistique fiable en matière de commercialisation ; la plus grande partie de notre production est réexportée vers les clients européens et asiatiques sous le label des pays limitrophes. Toutes choses qui réduisent la part du Mali sur le marché international.
Selon M. KEITA, c’est afin de pallier ces insuffisances et développer des activités qui permettront d’améliorer la compétitivité du secteur que le ministère du Commerce, dans le cadre de sa contribution à la mise en œuvre de cette stratégie, a initié la création de ce cadre de concertation qui regroupe l’État, les Collectivités, les acteurs et les structures d’appui à la filière et qui doit aboutir au développement d’un partenariat public/privé dynamique.
Pour le Directeur général du Commerce, le sésame du Mali doit être exporté par des Maliens. Ceci permet d’augmenter les recettes d’exportation du Mali et contribuer à l’amélioration de sa balance commerciale, a-t-il soutenu.
S’agissant de l’objectif de l’atelier, Modibo KEITA a parlé d’un cadre devant permettre aux participants de convenir des modalités pratiques d’organisation des rencontres du Cadre de concertation qui doit, dorénavant, être l’endroit idéal pour résoudre les problèmes liés à la collecte, aux statistiques de production et à la commercialisation du sésame.
Le sésame est connu pour ses propriétés alimentaires et médicinales étant riche en calcium et ayant des effets antioxydants et émollients. Les graines de sésame sont utilisées pour la production de l’huile de sésame, de pâtisseries et dans la fabrication des produits cosmétiques.
Par Bertin DAKOUO
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