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Filière riz en Afrique de l’Ouest : LA RECHERCHE EST ESSENTIELLE

Réunis à Bamako, les experts de la sous-région font le point de la situation, avant d’identifier les besoins à prendre en charge

 

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Dans les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), les Etats africains se sont fixés comme objectif d’atteindre un taux de croissance annuelle d’au moins 6% pour la production agricole. Pour ce faire, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) a développé un Programme compréhensif pour le développement agricole (PCDA). Le pilier IV de ce programme se rapporte à la recherche agricole, au développement et à la dissémination de la technologie.
Le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) a, sur la base du PCDA, été initié par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Mis sur pied avec l’appui financier de la Banque mondiale, le PPAAO entend identifier la production, la diffusion et l’adoption des technologies améliorées dans les filières agricoles prioritaires des pays. Dans le cadre de la deuxième composante du programme, 9 centres nationaux de spécialisation (CNS) ont été mis en place autour des filières prioritaires identifiées à partir d’une étude commanditée par le CORAF/WECARD en 2006.
Ces CNS sont installés au Sénégal pour les céréales sèches, au Mali pour le riz, au Ghana pour les racines et tubercules, en Côte d’Ivoire pour la banane plantain, au Burkina Faso pour les fruits et légumes, au Nigéria pour l’aquaculture, au Bénin pour le maïs, en Sierra Leone pour le riz de mangrove et au Niger pour le bétail et la viande.
La 1ère phase du PPAAO a démarré dans notre pays en mars 2008. Le Centre national de spécialisation sur le riz de l’Institut d’économie rurale (CNS-riz-IER) est opérationnel depuis cette date.
Le Centre international de conférence de Bamako abrite en ce moment un atelier régional de programmation des projets de recherche du CNS-riz en partenariat avec Africarice. L’ouverture des travaux a été présidée hier par le ministre du Développement rural, Bocari Tréta. Le séminaire de 4 jours vise à impliquer les principales catégories d’acteurs intervenants dans la filière riz en Afrique de l’Ouest dans la programmation et la mise des activités du CNS-riz durant la 2ème phase du PPAAO.
La réunion proposera aussi un programme régional de recherche de développement intégrant les défis régionaux de la riziculture dans un cadre de mise en œuvre d’un Centre régional d’excellence (CRE). Elle fera également un état des lieux des acquis, de études et des recherches sur le riz en Afrique de l’Ouest, avant d’identifier les besoins à prendre en charge. L’atelier va présenter des propositions de recherche prévues par le CNS-riz et définir un mécanisme collaboratif de mise en œuvre des propositions validées.
Des experts venus d’une dizaine de pays participent à cet atelier régional de programmation : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal et Sierra Léone.
Soulignant que le PPAAO découle de l’engagement des gouvernements africains à travers la Déclaration de Maputo en 2003 à augmenter la croissance agricole de 6% par l’allocation d’au moins 10% des ressources publiques à l’agriculture et au développement rural, Niéyidouba Lamien, chargé de programme du PPAAO, a indiqué les CNS ont été conçus pour évoluer vers des CRE après une période de maturation de 5 ans.
Le directeur général de l’IER, Bouréma Dembélé, a, lui, expliqué que le CNS-riz fonctionne autour de la station de recherche agronomique de Niono. Des activités spécifiques sont menées à Mopti pour le riz de submersion contrôlée et à Sikasso pour le riz de submersion libre. L’accent est aussi mis sur la riziculture pluviale et de bas-fond. Bouréma Dembélé estime que l’atelier régional de programmation du CNS-Riz permettra d’impliquer tous les acteurs intervenant dans les filières riz en Afrique de l’Ouest dans la programmation de la recherche et de réfléchir à la mise en place d’un dispositif permanent de capitalisation et de valorisation des résultats de la recherche à l’échelle nationale et régionale.
Pour le ministre du Développement rural, Bocari Tréta, le choix de notre pays pour abriter cet atelier régional est amplement justifié. En effet, le Mali dispose de plus de 2 millions d’hectares de terres irrigables. Il est traversé par deux grands fleuves (Niger et Sénégal) et leurs affluents. En outre, la riziculture fluviale et de bas-fond bénéficie d’une pluviométrie favorable sur une grande partie du sud du pays.
La mise en œuvre de l’extension des superficies aménagées avec maîtrise totale de l’eau, le développement de la mécanisation des différentes opérations de production, l’amélioration de la production et de la productivité par la vulgarisation de nouvelles technologies, le stockage, l’amélioration de la qualité du riz marchand pour assurer la distribution à travers le pays et l’organisation des acteurs pour faciliter l’accès au marché et aux services financiers, sont autant d’actions qui ont permis à notre pays d’améliorer considérablement sa production de riz, a indiqué Bocari Tréta.
La cérémonie d’ouverture des travaux s’est prolongée par une visite de stands par les officiels.
S. Y. WAGUE

source : L Essor

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