Les commerçants se plaignent des prix des stands, et les clients des prix des marchandises. Le Parc des expositions de Bamako où se tient la Foire est surtout animé pendant la nuit
La Foire internationale de fin d’année de Bamako (FIABA) qui devait s’achever mardi, a été prolongée jusqu’au dimanche 6 janvier 2019. La nouvelle a été bien accueillie par les centaines d’exposants venus de plusieurs pays. C’est aussi un soulagement pour la totalité des commerçants locaux, soucieux d’écouler le reste de leurs marchandises. Il était 10 heures quand notre équipe de reportage a franchi, mardi, la porte du Parc des expositions de Bamako ou se tient depuis le 21 décembre dernier, la Foire internationale de fin d’année de Bamako. A vu d’œil, le site était un peu désert, jour ouvrable oblige. Les gens n’étaient pas au rendez-vous et quelques stands étaient toujours fermés.
Jeanmilla, commerçante, venue de la République islamique d’Iran, expose dans ces 6 stands, des produits cosmétiques, meubles et pots de fleurs. Selon elle, c’est au petit soir qu’il y a affluence de clients. Parlant de ces produits, elle estime qu’ils sont à la portée de tout un chacun parce qu’ils ne coûtent pas cher et sont de très bonne qualité. Elle a expliqué avoir écoulé beaucoup de marchandises. «Quand les clients achètent une fois nos produits, ils reviennent encore soit pour acheter d’autres, soit ils ramènent de nouveaux clients», a confié Jeamilla. S’agissant des prix des stands, elle les trouve chers. «Nous avons loué 6 stands à plus de 2 millions de FCFA», précise- t-elle. Elle a exhorté les organisateurs à les revoir à la baisse à la prochaine édition afin de permettre à beaucoup d’autres exposants de venir. Un autre avantage de la baisse des prix des stands, selon elle, est que les exposants venant de l’extérieur peuvent amener une grande variété de marchandises. Elle a également invité la population à continuer à venir à la foire jusqu’au dimanche, car c’est une chance d’acheter des produits iraniens à des prix abordables.
Un peu plus loin, Souleymane Keita, un étudiant vivant à Magnambougou, était très déçu de ne pas avoir pu acheter le Pull-over dont il discutait le prix. En grinçant des dents, il a déploré la cherté des produits exposés et le fait de n’avoir rien pu acheter. «Dès que tu vois un article, le prix auquel tu penses te le procurer dépasse tout ce que tu peux imaginer. Nous demandons aux exposants de revoir les prix des articles car nous sommes dans un pays pauvre», exprime-t-il. Le commerçant Abou Sall avec qui le jeune Keita était en discussion reconnaît que les temps sont effectivement durs pour tout le monde même si les gens achètent quand même. Pour lui, le prolongement de la foire est une bonne idée. «Même si les gens n’achètent pas, il y a de l’animation et les soirs, ils viennent changer d’air et se promener en famille, après des heures de travail au service», explique-t-il. Quant à Sanata Doriane, Ivoirienne exposant des boubous pour femme et enfant, c’est la première fois qu’elle vient exposer à Bamako. Selon elle, il y a du monde chaque soir, mais les gens demandent les prix sans pour autant acheter quelque chose à cause de la cherté de la vie. Elle a aussi invité les organisateurs de la FIABA à revoir les prix des stands à la baisse afin d’encourager d’autres personnes à venir exposer lors des prochaines éditions.
Bareck Harry, un exposant venu de France, a expliqué que c’est sa toute première exposition à Bamako. «L’ambiance est très conviviale. Si jamais, l’année prochaine, il y a une autre foire, je n’hésiterai pas une seconde à revenir. La FIABA est une belle initiative à encourager et à pérenniser, car cette foire permet aux commerçants de l’étranger et même de Bamako de faire la publicité de leurs magasins et d’être connus», affirme t-il.
Abdoul K
COULIBALY
Source: Essor