4 473 292 hectares. C’est bien le nombre de superficies ravagées par le feu en 2019 au Mali. Le chiffre n’inclut pas les données du district de Bamako et de région de Kidal. Il est en hausse par rapport à l’année précédente. En 2018, le nombre était à 3 459 883 hectares brûlés.
Kayes reste toujours la région qui paye le lourd tribut dans le document annuel présenté par le chef de la gestion du Sifor au cours de sa rencontre avec la presse sur les forêts et ressources forestières état et enjeux pour l’économie nationale. Elle est suivie par Koulikoro.
En effet, sur le nombre total des superficies brûlées, la première et la deuxième région administrative ont enregistré respectivement 2 186 708 et 1 166 963 hectares ravagés par les feux de brousse rien qu’en 2019. Les deux localités occupent aussi la tête de liste du bilan de 2018 et 2017. Les zones touchées sont les cercles de Kita, Bafoulabé, Kéniéba, Bougouni, Konlondiéba, Yanfolia, Kadiolo…
Mis en cause
Avec une moyenne annuelle de 3 à 3,5 millions hectares rasés par le feu depuis 2008, le Mali, au cours de trois dernières, a dépassé ce cap. De 4 099 059 hectares brûlés en 2017, le pays est passé à 4 473 292 hectares en 2019. Le chiffre serait encore revu à la hausse, selon les experts, avec l’intégration des bases de données de Bamako, de Kidal et des régions nouvellement créées.
Le comportement humain est parmi les principales causes qui sont à la base de ces feux de brousse, selon le chef de la Cellule du Sifor, Cheick Oumar Karamoko Traoré. “Le feu fait parti de notre système de production et de gestion de l’espace parastatal. Après la récolte, beaucoup trouvent la solution facile en brûlant les herbes parce ça coûte moins cher que de les ramasser. Idem pour le berger. Il pense que quand qu’il brûle, ça fait revenir les herbes“.
Pour l’ingénieur forestier, brûler les herbes n’est pas mauvais mais, “il faut que ça soit un feu contrôlé qu’on appelle les feux précoces. Les autorités ont mis des dispositions en place pour autoriser les feux précoces pendant que l’herbe est fraiche. C’est effectué d’octobre à décembre. Tout feu en dehors de cette période est considéré comme un feu criminel ou qui n’est pas contrôlé“.
Face à l’ampleur de la situation, des initiatives sont en cours pour gérer la question. La Cellule de gestion du Sifor depuis d’une décennie y travaille. Avec sa base de données sur les feux de brousse sur l’étendue du pays, la cellule entend mettre l’accent sur l’information et la sensibilisation à l’endroit du grand public. Des informations qui seront désormais accessibles à tous sur la toile dans deux mois. “On veut mettre un système de prévention en place avec les prévisions de zones à risque comme le fait la météo“.
Kadiatou Mouyi Doumbia