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FÊTE DU TRAVAIL au Mali: Célébrée dans un contexte de rupture de la confiance entre l’Etat et des syndicats

Le Mali célèbre demain, mercredi 1er mai 2019, la Fête du Travail ! Une célébration dans un contexte sociopolitique marqué par la rupture de confiance entre le pouvoir et des organisations syndicales, notamment les syndicats d’enseignants en grève depuis au moins trois mois. Réinstaurer cette confiance sera ainsi l’un des défis majeurs que le Premier ministre Boubou Cissé doit relever dans les meilleurs délais.

Dans son discours à la nation du 16 avril 2019, le président Ibrahim Boubacar Kéita était très attendu par rapport aux solutions qu’il devait proposer pour calmer le front social en effervescence. Et l’actuel locataire de Koulouba a tenté de répondre ou d’apaiser le front syndical, notamment celui de l’Education. Mais, n’ayant pas les moyens ou manquant d’arguments pour calmer ce front socioprofessionnel, IBK a préféré demander au gouvernement de chercher un «point d’équilibre, un terrain d’entente via une négociation intelligente, et ce dans le respect mutuel, dans les limites bien comprises de ce que l’Etat peut consentir tout de suite et ce qu’il ne peut que plus tard». Une instruction surprenante pour qui sait que les enseignants et le gouvernement sont dans une logique de «nous pas bouger». Et cela malgré que l’Etat ait finalement décidé de payer les salaires des jours de grève.
De nos jours, la lutte a atteint un point de non-retour pour les syndicats. Pour des observateurs, il est plus facile pour les syndicats de poursuivre la grève jusqu’à satisfaction de leurs doléances que de se contenter de «promesses» rarement tenues.
Ainsi, en dehors des gesticulations d’une opposition peu crédible, les problèmes des maliens sont nombreux. De la vie chère à l’insécurité en passant par le manque d’eau, les délestages sauvages qui privent les Maliens, notamment les Bamakois, de l’électricité aussi bien la journée qu’une grande partie de la nuit… Les Maliens souffrent le martyr sans aucun espoir de lendemains meilleurs à cause de la mauvaise gouvernance, de l’insouciance des décideurs par rapport à leurs préoccupations…
Une situation qui ne manquera pas d’embraser davantage le front social en totale ébullition ces derniers mois. Il ne faut pas se voiler la face, il faudra un miracle pour sauver l’année scolaire au niveau des écoles publiques. Et d’autres catégories menacent d’entrer en scène à tout moment.
A défaut de combler toutes les attentes ou de satisfaire toutes les doléances, le nouveau Premier ministre, Boubou Cissé et son équipe, doivent chercher à convaincre leurs partenaires sociaux de leur bonne volonté et essayer d’obtenir un gel de toutes les revendications catégorielles pendant deux à trois ans. Mais, cela ne sera possible que sur la base de la confiance et des propositions concrètes.
Nous pensons ainsi qu’il faut aujourd’hui rapidement mettre en place une commission nationale du dialogue social (qu’on peut confier par exemple à l’ancien ministre Abdoul Karim Konaté dit «Empé» qui a fait ses preuves en menant avec succès plusieurs négociations ces dernières années) comprenant des personnalités diverses (leaders religieux, notabilité, société civile, d’anciens leaders syndicaux…) au-dessus de tout soupçon et qui ont la confiance des travailleurs pour essayer de négocier un accord permettant de calmer le front sur trois à quatre ans.
Aujourd’hui, tout le gouvernement et ses partenaires ont tous intérêt à s’asseoir pour discuter et se comprendre sur l’essentiel ; de se retrouver pour un dialogue franc et sincère !

Moussa Bolly

Le Matin

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