Cette année encore, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a célébré, le samedi 6 avril, l’anniversaire de la déclaration d’indépendance de la République utopiste de l’Azawad, proclamée le 6 avril 2012 par le MNLA. Ce 7e anniversaire a été fêté avec faste à Kidal, sous la barbe et le nez de la force onusienne, malgré la signature de l’Accord pour la paix depuis 2015. Ce comportement de la CMA, groupe armé signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation, est une provocation qui prouve une fois de plus son double jeu et son fort penchant pour la division du Mali.
Alors que des milliers de Maliens marchaient à Bamako et dans plusieurs villes à l’intérieur du pays, le vendredi 5 avril, pour dénoncer la gestion calamiteuse du pays avec son corollaire de morts civils et militaires au nord et au centre du pays, les groupes armés sécessionnistes s’affairaient à organiser le 7e anniversaire de la déclaration unilatérale de l’indépendance de la république fantomatique de l’Azawad.
Au lendemain de la grande marche à Bamako, les groupes armés indépendantistes étaient en fête d’indépendance à Kidal. Comme d’habitude, cette célébration a été marquée par des défilés, des chants et danses avec les couleurs de l’Azawad qui ornaient la place publique de la ville de Kidal, huitième région administrative du Mali. Au défilé, les jeunes et les femmes exhibaient ‘’le drapeau de la chimérique Azawad’’.
Dans une série d’images postées sur les réseaux sociaux, l’on peut voir le déroulé des festivités avec la présence de certains éléments de la force onusienne présentes à Kidal. Le drapeau de l’Azawad était hissé devant la force onusienne censée être des partenaires de l’État du Mali et non des groupes indépendantistes qui n’aspirent qu’à la division du Mali.
Les Maliens ont été doublement choqués par cette célébration. Car, elle constitue non seulement un coup dur contre le processus de paix et de réconciliation nationale, mais également confirme l’analyse des compatriotes qui doutent de la sincérité de la MINUSMA.
En effet, malgré sa présence au Mali, l’insécurité reste le cauchemar des populations du nord. Pire, la situation s’embrase de plus en plus et gagne la partie centre du pays. C’est la raison pour laquelle les Maliens sont nombreux à demander la relecture du mandat de la MINUSMA, le cas échéant mettre tout simplement un terme à la présence des forces onusiennes sur le territoire malien.
En tout cas, ces exigences du peuple malien, dans sa grande majorité, sont justifiées. Malgré la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation, l’insécurité persiste et l’objectif de la CMA reste l’indépendance de l’Azawad.
Du côté des gouvernants, c’est le silence radio face cette provocation et cette humiliation de trop pour notre pays. À part les dénonciations de certains journalistes et des activistes sur les réseaux sociaux, aucun communiqué, aucune déclaration officielle encore moins une manifestation populaire n’a été enregistrée à Bamako en guise d’indignation face à cette défiance de la République. Ce mutisme des autorités laisse croire, dans certains milieux, à un cautionnement de la partition du Mali.
Cette mauvaise foi de la CMA constitue un handicap dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation et doit être punie par les Nations unies.
PAR MODIBO KONE
Info Matin