A moins de deux semaines de l’Aïd el Kébir (fête de Tabaski), les esprits sont occupés par l’achat d’un bélier pour honorer le sacrifice d’Abraham. Les différentes banques de la place, à quelques encablures de cet évènement grandiose pour les musulmans, ont adopté des stratégies pour soulager leurs sociétaires : Prêt Tabaski sans intérêt.
De nombreux commerçants ont investi dans les moutons pour se faire de l’argent facile.
Vue la crise socio-économique que frappe notre pays depuis le coup d’Etat du 22 Mars 2012, l’approche de la rentrée scolaire 2014-2015, l’abandon de notre pays par les bailleurs de fonds, ces paramètres nous poussent à nous poser la question de savoir qui doit réellement honorer le sacrifice d’Abraham ?
Pour éclairer la lanterne de nos aimables lecteurs, nous avons approché M. Ibrahim Keita, Professeur d’Arabe à Kalabancoro. Selon lui, l’islam impose à tous les musulmans qui ont les moyens d’immoler le mouton en souvenance du sacrifice suprême d’Abraham pour vénérer Allah .Il continue : «Dieu n’a point imposé à aucun nécessiteux de recourir à des moyens frauduleux pour s’octroyer un mouton ».
Donc l’islam est une religion facile, tolérante, mais l’interprétation des versets coraniques et des Hadits peuvent rendre difficile la pratique de cette religion.
Ainsi sous la pression de nos chères conjointes, progénitures et la société, beaucoup de nos coreligionnaires sont contraints d’acheter le précieux sésame pour sauver les apparences. D’après notre spécialiste, c’est la chair pure et simple et non un sacrifice quelconque. D’ailleurs, il est recommandé d’offrir la viande aux nécessiteux. Quel sens de solidarité et de bon sens !
L’islam régule la société pour une bonne entente entre les hommes. Il est facteur d’union, de cohésion et de fraternité.
Le Président Ibrahim Boubacar Keita doit s’impliquer personnellement pour permettre à des millions de Maliens d’honorer ce rituel, à savoir l’immolation d’un mouton à travers les opérations de vente de moutons aux prix promotionnels.
Le Mali étant un pays d’élevage par excellence et musulman de surcroit, le sacrifice d’un mouton ne doit pas être un casse-tête pour les fidèles musulmans. Le ministre du commerce, M. Abdel Karim Konaté, M. Mahmoud Dicko Président du haut conseil islamique et toutes les bonnes volontés doivent s’impliquer pour peser de tous leurs poids pour une baisse raisonnable du prix du mouton dans nos marchés.
Karim DOUMBIA.