Si la fête de Tabaski, c’est la fête de mouton, celle de fin du Ramadan devient de plus en plus celle des bœufs. Ce sont des bœufs qui sont égorgés pendant cette fête pour accompagner la cuisine. Pour ce faire, des chefs de famille en groupes d’amis ou de collègues cotisent de l’argent entre eux, achètent leur bœuf et se partagent la viande. D’où la tontine. Mais cette année, elle passe difficilement.
Les bœufs varient entre 500 000 et 75 000 F CFA. Ce n’est pas facile que chaque famille s’en procure individuellement. Les chefs de famille font leur tontine, souvent annuelle ou à l’approche des fêtes et se partagent la viande. Chacun apporte sa part chez lui.
« Cette année, c’est très dur. Les gens ont du mal à cotiser », confie, S. Diarra chef de tontine à l’Hippodrome. « Les années passées, nous étions plus d’une vingtaine de personnes. Tous les mois, chacun paie 5 000 francs. A l’approche du Ramadan, nous avons déjà nos vendeurs. Ils nous réservent des bœufs. Et à 10 jours avant la fête, il nous amène nos bœufs. Nous pouvions souvent avoir avec lui, 3 à 4 bœufs», a-t-il révélé. « Mais cette année, nous ne sommes que 12 chefs de famille et n’avons acheté que 2 bœufs », a-t-il dit. Pour ajouter que bons nombres se sont retirés cette pour manque de moyens. « Les choses ne sont pas du tout faciles cette année », a-t-il martelé.
« Cette année, nous n’avons pas fait de tontine au sein de notre établissement. Entre professeurs ici et personnel de direction, nous avons l’habitude de faire cette tontine depuis plus de 5 ans. Cette année, avec le bouleversement que les écoles ont connu cause de Covid-19, nous n’avons pas eu le temps maximum pour faire la cotisation. Donc nous avons annulé. Nous attendons l’année prochaine. Inch’Allah ! », a fait savoir, A. Maïga, un responsable de lycée privé à Bamako.
Koureichy Cissé