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Festival international sur la liberté d’expression et de la presse (FILEP) : La 9ème édition a regroupé les journalistes de 21 pays africains

«Au carrefour des crises sanitaire, sécuritaire, politique et des mutations technologiques, construisons  des medias résilients au service des citoyens africains » tel est le thème central de la 9ème édition du Festival international sur la  liberté d’expression et de la presse(FILEP) , tenue du 10 au 13 novembre 2021 à Ouagadougou dans la salle de conférence du Conseil Burkinabé des Chargeurs .  Le but est de susciter la réflexion et prospecter de meilleures conditions d’exercice du métier de journaliste et s’adapter  aux exigences du moment. Les travaux d’ouverture de ce festival étaient présidés par le représentant du président de l’Assemblée Nationale du Burkina Faso M. Dramane Nignan, qui avait à ses côtés le Ministre en charge de la Communication M.Ousséni Tamboura, du président du comité d’organisation du FILEP, M.Siriki Dramé.

 

Pour cette 9ème édition du FILEP, ils étaient des journalistes d’investigation venus de plus de 21 pays africains, de la France et de Danemark. Cela, avec plus de 200 participants dans la capitale Burkinabé pour amorcer des échanges de haut niveau, de réflexion pointue et de partage d’expériences. Tout cela dans le but de soutenir la dynamique de défense de la liberté d’expression et de la presse sur le continent africain.

Les autorités Burkinabé soutiennent la liberté d’expression!

Après avoir salué et souhaité la bienvenue aux différentes délégations, le représentant du président de l’Assemblée Nationale  a fait savoir que cette  présence forte des participants  est la traduction d’un soutien au Burkina Faso, confronté à des crises sécuritaires et qui malgré tout, reste debout et résilient.

Ce rendez-vous, dira-t-il est devenu pratiquement une coutume pour l’Assemblée nationale du Faso d’être aux côtés du Centre national de presse  Norbert  Zongo,  en vue de promouvoir la liberté d’expression et de presse. Qu’en accompagnant le FILEP, leur institution est dans son rôle.

Cependant, dira-t-il, cette année le Filep se tient dans un contexte africain particulièrement difficile. Le continent fait face à la pandémie du Coronavirus qui a bouleversé  le monde entier et remis en cause bien des équilibres à divers niveaux de la vie et des activités humaines. Mais au-delà de cette préoccupation mondiale, l’Afrique fait face à des crises multidimensionnelles et complexes liées à la fois à la persistance sur des crises politiques et institutionnelles mais aussi surtout à un défi de construction de la paix, tant des foyers incandescents de conflits sont multiples et multiformes. Toutes ces situations, dit-il,  ont pour conséquence une remise en cause des acquis démocratiques qui ne sont pas sans conséquence dommageable pour les medias et leurs professionnels. Elles interviennent, ajoute-t-il,  dans un contexte  d’émergence de medias sociaux, faisant que les medias professionnels sont contraints de procéder à des réajustements importants tant sur le plan éditorial, économique, technique et organisationnel.

Selon toujours M. Dramane Nignan, en Afrique plus qu’ailleurs les medias tout  comme dans bien  de secteurs stratégiques subissent   les contraintes imposées par ces nouveaux espaces de libre d’expression des opinions. Ce faisant, ces espaces ont tendance à  devenir des zones de non droit pour certains activistes et autres usagers qui n’hésitent pas à propager des fausses informations.

De son côté le président du comité d’organisation M. Dramé indiquera que la 9ème édition du FILEP est la tribune parfaite pour l’exercice. « Nous évoluons en Afrique où les crises politiques et institutionnelles remettent en cause les acquis démocratiques chèrement conquis par les peuples organisés » a-t-il fait savoir. Avant d’indiquer que cette 9ème édition du FILEP se tient dans un contexte où les journalistes à travers l’Afrique, continuent de travailler dans la peur, car menacés par certains despotes, déguisés en démocrates.

Pour sa part, le Ministre de la Communication non moins porte-parole du gouvernement Burkinabé, M.Ousseini Tamboura, a précisé que le gouvernement est venu soutenir les journalistes. Un Gouvernement qui croit en la liberté de presse. C’est pourquoi il a tenu à marquer davantage son attachement à la responsabilité sociétale du journaliste. « Dans nos pays, il  y a un contexte sécuritaire, sanitaire et sociopolitique qui exige que nous regardions comment traiter l’information sans fragiliser les efforts de lutte contre le terrorisme, les dispositifs sécuritaires sans exposer les populations » a déclaré le ministre Tamboura.

Un colloque international  avec des thématiques d’actualité pour les medias

Ce festival de trois jours a été sanctionné par un colloque de partage d’expérience sur un thème central. A cet effet, plusieurs panels ont été animé dont les sous thèmes ont concouru à renforcer des connaissances et une meilleure compréhension des problématiques exposées.

Parmi les thèmes abordés il y’avait celui portant sur: ‘’l’Afrique post covid : quel bilan et comment transformer la crise en opportunités’’. Il fut présenté par trois panelistes Burkinabé, Ghanéen et Congolais, qui ont partagé leur expérience. Selon eux, les journalistes doivent accepter les exigences du moment tout en créant des opportunités pour  faire leur travail.

Un autre thème était relatif à ‘’La persistance des crises institutionnelles comme une remise en cause des acquis démocratiques en Afrique’’, abordé par des journalistes  Burkinabé et congolais.

Et celui sur ‘’le renouveau médiatique panafricain’’ a été exposé par les Maliens, Capverdiens et nigériens.

Quant au thème sur : ‘’Quels projets médiatiques à l’ère de la digitalisation ?’’, il fut présenté par des confrères français, Burkinabé, et Béninois. D’après les trois panelistes, tout journaliste doit avoir  un esprit élargi, et ne doit uniquement faire recours  à des Buzz seulement.

A la lumière de ces différents panels, il ressort que force est de reconnaitre aujourd’hui que le journalisme semble se retrouver à la croisée des chemins entre les menaces de tous ordres et les tentatives de remise en cause des conditions d’exercice tout comme des pratiques fondamentales du métier.

De fortes recommandations et résolutions pour les autorités africaines

Le colloque s’est clôturé par la lecture des recommandations et résolutions à l’endroit des plus hautes autorités africaines.

Ainsi, les participants ont recommandé aux Etats africains d’opérationnaliser ou de mettre en place des dispositifs juridiques ou constitutionnels pour garantir le droit d’accès à l’information  des journalistes et des citoyens. La prise des mesures nécessaires pour la sécurité physique et juridique des professionnels de l’information, la protection des journalistes en exil, en quête de refuge sur leur territoire. Le FILEP recommande aussi  de mettre en place de fonds de soutien technique matériel et financier conséquent en faveur des entreprises de presse privée pour améliorer les conditions de vie des journalistes. Il a été question de lancer un appel aux Etats membres de la CEDEAO pour la réouverture diligente des frontières terrestres avec des moyens de dispositif sanitaire circulaire à celui appliquer dans les Aéroports afin d’atténuer la  souffrance des populations. En effet,   les participants ont demandé aux organisateurs du FILEP, de consacrer la prochaine édition à la réflexion sur les nouveaux modèles économiques des entreprises de presse et des profils professionnels dans le contexte de la digitalisation.

Fatoumata Coulibaly envoyée spéciale à Ouagadougou

Source : Le Sursaut

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