Comédienne, danseuse et musicienne malienne, Bibata Ibrahim Maïga est la lauréate du prix de la meilleure interprétation féminine de l’édition 2019 du Festival international de cinéma Clap Ivoire. Une récompense qui révèle un talent du monde artistique malien.
Le 7e art malien a brillé au festival de cinéma “Clap Ivoire” tenu du 3 au 6 septembre dernier à Abidjan (Côte d’Ivoire) avec le prix “Kodjo Ebouclé” remporté par le film “Kuma” de la réalisatrice Hawa Aliou N’Diaye. Au-delà du prix majeur, les prix de la meilleure interprétation féminine et de la meilleure photographie sont revenus respectivement à Bibata Ibrahim Maïga et à Bassékou Tangara.
Le film court-métrage “Kuma” raconte l’histoire d’Anita, une jeune femme devenue muette suite aux violences de son père. Jugée folle, elle se retrouve emprisonnée. Pour sortir de son silence, il ne lui reste plus qu’une chose à faire : agir. Un rôle joué à la perfection qui a valu à Bibata de remporter ce prix de la meilleure interprétation féminine. “Je suis très fière d’avoir remporté ce prix et d’avoir travaillé avec Hawa N’Diaye. J’ai apprécié sa créativité et son acharnement à réaliser coûte que coûte ce qu’elle décide. Son esprit imaginatif m’a vraiment impressionnée’‘ apprécie Bibata.
Si cette récompense a attiré l’attention sur la jeune actrice, il faut reconnaitre qu’elle a un parcours artistique peu ordinaire dans le domaine de l’art et de la culture.
Native de Gao (Mali), elle y effectue ses études primaires et secondaires respectivement à l’Ecole Catholique Sœur Géneviève (Ecsg) et au Lycée Yana Maïga (LYM). Après l’obtention de son baccalauréat série littéraire, elle s’inscrit à la Faculté des lettres, langues et sciences du langage (Flsl) en filière anglais. Ce choix ne correspondant pas à la carrière qu’elle souhaite mener dans sa vie, elle quitte la Flsl et rejoint par concours, en 2013, le Conservatoire des arts et métiers multimédias Balla Fasséké Kouyaté où elle sort cinq années plus tard avec un Master II en filière Danse. Elle est également diplômée en Danse Traditionnelle et africaine contemporaine à l’Ecole des Sables du Sénégal (2015-2018). Dans son parcours de femme de culture, Bibata a participé à plusieurs festivals artistiques, notamment le Festival scientifique et culturel du club Unesco du Mali en Côte d’Ivoire en 2015, le Festival Danse Bamako de Kettly Noel en 2016, ainsi que les Festivals Dialogue du Corps au Burkina Faso et Bam’Art de Bamako (Mali) en 2018.
Sans surprise, Bibata compte déjà de nombreuses distinctions glanées au cours de son jeune et prometteur parcours. On peut citer, entre autres, la 2e édition des Rencontres chorégraphiques d’Abidjan en Côte d’Ivoire avec la pièce “Esprit Bavard” en 2018, le 3e prix de la 2e édition des Rencontres chorégraphiques d’Abidjan en Côte d’Ivoire avec la pièce “Entre Corps et Esprit” (2019), le Visa pour la création 2019 avec le solo Esprit bavards, le trophée Mali Awards 2019 et la dernière récompense le prix de la meilleure interprétation féminine du Festival Clap Ivoire 2019.
Afin de transmettre son savoir en danse à d’autres jeunes, Bibata Maïga crée en octobre 2017 l’association I Danse’O qui append la danse aux enfants de la rue. En plus de la danse, la musique et la comédie, Bibata Maïga a un fort penchant pour la littérature et l’écriture. Pour concrétiser cet amour, elle compte publier très prochainement un ouvrage au sujet duquel elle s’est gardée de nous donner plus de détails. Youssouf KONE
Source: Aujourd’hui Mali