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Festival culturel des DOUMBIA Tontigui : Les descendants de Fakoly se ressourcent à Kartabougou

La quatrième édition de festival culturel des DOUMBIA Tontigui ou noble a eu lieu hier dimanche à Kartabougou. Organisée par l’association des DOUMBIA nobles ou Tontigui du Mali (ADT), en collaboration avec l’Université Modibo Kane Dily,  l’édition de 2017 était placé sous le thème de: «La culture, facteur de développement; mais aussi une arme de destruction».

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Elle a regroupé dimanche dernier près de la case sacrée des DOUMBIA à Kartabougou, dans le Solon Mandé (commune rurale Dialakoroba), près de 2000 festivaliers composés essentiellement des descendants de la lignée nobiliaires de Fakoly DOUMBIA, l’un des plus grand guerrier du Mandé. De même cette dernière édition a été marquée par la participation active des professeurs et étudiants de l’Université Modibo Kan Dilly ; ainsi qu’une délégation des DOUMBIA de la Guinée voisine.

La cérémonie officielle de lancement des activités a eu lieu à la place publique de Kartabougou en face de la case sacré des DOUMBIA Tontigui. Elle était présidée par le président l’Association des DOUMBIA nobles ou Tontigui du Mali (ADT), Modibo Kane DOUMBIA, non moins promoteur d’écoles ; en présence du maire de la Commune rurale de Dialokoroba, Mamadou SAMAKE ;  de l’honorable Makan Oulé TRAORE, député élu à Bla ; des maires des communes voisines de la Guinée ; du représentant du chef de village, Seydou DOUMBIA ; une foule nombreuse des populations des 9 villages du Solo Mandé.

Après le mot de bienvenue du représentant du chef de village de Kartabougou, Seydou DOUBIA, le maire de la commune rurale de Dialakoroba, Mamadou SAMAKE, a remercié l’ensemble des festivaliers. Dans son intervention, il a souligné que l’organisation de ce festival participe de l’enrichissement du patrimoine culturel de la commune de Dialakoroba.

En effet, a-t-il fait savoir, le choix du site de ce festival n’est pas fortuit, puisque Kartabougou a servi de repère pour les DOUMBIA Tontigui communément appelé les Fakolis.

Il s’est dit persuadé que Kartabougou sera bientôt un site touristique dans les jours à venir pour le monde culturel en raison du fait qu’il abrite la case sacré des DOUMBIA.

Selon lui, ce festival constitue un retour à la source pour les DOUMBIA ou Fakolis. Il a indiqué l’engagement du conseil communal de Dialakoroba à préserver ce site touristique qu’est la case sacrée  des DOUMBIA Tontigui.

De son côté, le chef de la  délégation des DOUMBIA du pays frère de la Guinée, El Hadj Fodé Moussa DOUMBIA, a tenu à saluer la partie malienne pour cette initiative.

Le président de l’association des DOUMBIA noble ou Tontigui, Modibo Kane DOUMBIA, a souligné que l’objectif ce forum  était de restaurer le nom DOUMBIA, restaurer les valeurs sociétales de notre pays. Selon lui, le Mali est un pays disposant d’une riche histoire. Mais faut d’écriture cette histoire a tendance à être déformer par les sources orales créant, du coup, beaucoup de confusion surtout au tour des patronymes.

Ainsi, au cours de la conférence débat qui suivi la cérémonie de lancement des activités, le président de l’Association des DOUMBIA Tontigui, autrement appelé «les DOUMBIA nobles», Modibo Kane DOUMBIA, est revenu sur l’origine de ce patronyme mythique du Mandé.

Faisant l’historique de ce nom, le conférencier dira que le nom DOUMBIA vient de KOURIMAKE. Une personnalité très influente à l’époque, qui ne pouvait-être atteint ni par la sorcellerie, ni par les munitions des armes. Les gens pour pouvoir parler avec lui, bourdonnaient (murmurer) dans ses oreilles. C’est un geste qu’on appelait ‘’dounbou-dounbou ‘’dans la langue locale. Ce geste a fini par être son nom. Et de ‘’dounbou-dounbou’’, par transformation dialectique l’on est arrivé à Doumbia, a-t-il expliqué.

S’agissant de l’amalgame selon lequel, tous les Doumbia seraient des forgerons, Modibo Kane DOUMBIA a fait un démenti historique en donnant une statistique selon laquelle 99% des Doumbia seraient des nobles et que les forgerons ne représenteraient que 1% dans cette communauté.

Selon le conférencier, la société Malinké est divisée en trois catégories, à savoir: Les Horon ou Tontigi (nobles) sont au sommet de l’échelle. Ce sont les représentants des fondateurs de l’empire et de leurs alliés. Ils sont cultivateurs, chasseurs/guerriers et quelques fois commerçants.

A côtés de ceux-ci, il y avait les Niamakala ou gens de caste, comprennent les Numu (forgerons), les Jali (griots) et les Garanké (cordonniers).

Au bas de l’échelle, il y avait les Jon (esclaves) composés de descendants d’esclaves. Ils, proviennent de butins de guerre, de razzia ou de la vente.

Au sein de cette société, un rôle est dévolu à chacune des catégories. Les Horon, au sommet de la hiérarchie opèrent les lignes de conduite de la communauté. C’est de cette catégorie que sont choisis les chefs de villages et leurs proches collaborateurs. Les hommes de caste ne sont pas moins importants. Le Numu (forgeron) jouit de pouvoirs étendus. Il est chargé de la circoncision et sa femme de l’excision, étapes extrêmement importantes dans la vie du Maninka.

Le Jali (griot) est le conseiller des chefs mais aussi le médiateur dans les situations conflictuelles aiguës. C’est aussi le dépositaire de l’histoire de la famille et du clan Savoir qu’il garde jalousement tout en l’enseignant aux générations montantes de façon à ce qu’il se perpétue.

Le conférencier donne une classification des patronymes du Mandé en fonction de leur bravoure. Ces noms sont se présente comme suit : KEITA, DOUMBIA, KONE, CAMARA, TRAORE, THERA, DIAWARA, KONATE, GUINDO, MAGASSOUBA, KAMISSOKO, KOITA, BERTHE, DIANE, CISSE et TOURE.

Selon lui, 1% de forgerons existent chez pratiquement tous les patronymes qui composent le Mandé qui sera, plus tard, l’origine de la confusion entre nobles et castes.

Il va encore plus loin dans son exposé en disant que, contrairement à la pensée populaire, Fakoly n’a jamais été à l’origine.

En faisant une analyse poussée des propos du conférencier, on verra la nécessité par nos historiens et nos hommes de castes, de refaire la narration de l’histoire. Car, selon lui il y a aujourd’hui beaucoup de narration qui sont en totale contradiction avec nombreux récits d’histoires racontés ou écrits sur notre pays.

Il a souligné que le patronyme est une question essentiellement au Mandé. «Au Mali, nous identifions à nos patronymes, c’est une fierté. Et notre culture se trouvé aujourd’hui, menacée dans ses fondements à cause de la déformation des faits par certains acteurs clés», a-t-il dit.

Notons que selon une version très rependue, Koliyoro Tamba Fotigui, l’ancêtre des DOUMBIA, a été roi de Kartabougou, capitale du Solon dans la Mandé.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

En cadré : Qui était Manden Fakoly ?

Fakoli DOUMBIA, souvent dit Manden Fakoli (Fakoli du Mandé), parfois Fakoli Koroma, Fakoli Kunba (Fakoli à la grosse tête) et Fakoli Dâ bâ (Fakoli à la grande gueule), est un général de l’empire du Mali au XIIIe siècle qui aidait Soundiata KEÏTA dans ses conquêtes. À ce titre, il apparaît dans l’épopée de Soundiata transmise par les traditions orales ouest-africaines. Il ne doit pas être confondu avec son ancêtre Fakoli, l’un des pères fondateurs de l’animisme ouest africain, qui apporta en Afrique des idoles de l’Arabie pré-islamique.

Fakoli a été l’homme des conquêtes de Soundiata KEITA. Il dirige la quasi-totalité des guerres de l’empire à l’exception de celle menée contre l’empire Djolof et dirigée par Tiramakhan.

 

A.O

Mali24

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