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Femmes et élections: déjà des voix aux enchères

Le Mali Koura clamé urbi et orbi par les Maliens n’est pas une réalité et n’est pas près de l’être dans un futur proche. Et pour cause, certains compatriotes, surtout ceux qui constituent les forces vives de la nation, ont décidé de faire la politique du ventre. La preuve, à l’orée des élections générales, les chasseurs d’électeurs ont déjà commencé leur course effrénée pour arracher aux femmes et aux jeunes des promesses de vote dans le cadre d’un partenariat dit ‘’gagnant- gagnant’’. C’est le cas du Mouvement Boubacar Sidiki SANGARE (BSS) qui achète des récépissés d’associations et de groupements de femmes comme du petit pain et à prix d’or.

 

Lors d’une rencontre organisée par le ministre de la Refondation de l’Etat chargé et la société civile, les Maliens ont été surpris de voir Hamane TOURE dit serpent, une vielle tête de la scène politique transformée en coxer pour le mouvement BSS se présenter à l’assistance comme détendeur de plus de 300 récépissés d’associations de femmes et de jeunes. Selon lui, ils sont prêts à aller aux élections dans un bref délai, puisque le mouvement qu’il soutien a toutes les cartes sur la table. La fameuse carte sur la table ici, c’est le troupeau d’électeurs constitués de jeunes et de femmes qui se disent leaders. Ces responsables vendent leurs membres aux plus offrants, pendant les élections.
En plus de Hamane TOURE dit serpent, il y a un mouvement du richissime boss de l’entreprise CIRA, Mamadou Seydou COULIBALY. Pur lui aussi, les démarcheurs sont prêts à tout pour piocher le plus grand nombre d’associations pour les élections à venir.
Pis, des femmes leaders qui étaient de redoutables armes de guerre du mouvement contestataire qui a renversé le régime IBK, semblent jeter toutes leurs revendications de bonne gouvernance dans la gamelle du déviationnisme alimentaire.
Malgré la situation de leurs membres qui ne s’améliore guère au sortir des différentes élections, des femmes leaders qui proclament la parité et l’égalité dans les fora qu’elles organisent au nom des autres femmes, ne se soucient que de leur confort personnel dans leur honteux commerce de voix. Conséquence : les femmes en situation difficile meurent toujours en couche, faute de plateau technique adéquat ; l’autonomisation tant promise par les hommes politiques tarde à se matérialiser ; la vie chère continue de torturer les femmes.
Pourtant, les organisations féminines ont été considérées par les ONG internationales comme des actrices impuissantes devant tout ce que les femmes subissent comme inégalité en longueur de journée. Et ces femmes qui se disent leader, ne font rien pour changer la donne.
« Nous sommes désormais dans une refondation nationale, je pense que celle-ci doit se faire de manière participative et inclusive. Ce qui nous motive à nous impliquer dans le processus électoral », a dit TRAORE Nana SISSAKO, juriste et présidente du Groupe Pivot droit et citoyenneté de la Femme (GP/DCF), lors d’un forum en faveur des femmes. Mais aucun résultat, puisque les femmes qui ne sont pas leaders ne bénéficient pas des retombées de ces assises organisées à longueur de journée en leur nom.
Rappelons qu’au Mali, les femmes qui représentent 50,4% de la population ont d’énormes difficultés à se trouver de bonnes positions sur les listes électorales leur permettant de se faire élire. En dépit de ce constant, à chaque échéance électorale, les associations féminines vendent leurs voix aux hommes politiques, dont la promesse n’est qu’une baudruche qui éclate au premier coup de vent, pardon dès qu’ils sont élus.

PAR CHRISTELLE KONE

Source : Info-Matin

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