Dans la société malienne, la femme a toujours occupé une place de premier choix en sa qualité d’épouse et de mère, de travailleuse et de citoyenne. Elle est considérée comme le pilier du foyer et a un rôle de production et reproduction. Son rôle d’épouse et de mère lui donne un véritable statut social. Ce statut lui confère un rôle de ménagère, quelles que soient les activités économiques qu’elles mènent. Elle est celle qui est chargée entre autres des tâches domestiques et surtout l’éducation des enfants ainsi que leur socialisation. Ces taches sont parfois longues et pénibles.
La société lui donne la charge morale de gardienne des us et coutumes et même gérante de l’honneur et de la responsabilité de la famille. Si l’époux est mal habillé ou sale, d’après la société, c’est de la faute à la femme, la mauvaise conduite d’un enfant est attribuée à la mère qui en est blâmée. La petite fille est élevée à être dépendante et soumise. Dans la plupart des cas, son éducation scolaire n’est pas une priorité contrairement à celle du garçon qui est considéré comme un investissement par les parents d’où au Mali comme en Afrique en général, les hommes et les femmes sont caractérisés par des différences au niveau de la scolarisation, de la division du travail à la maison comme au service, de l’exercice du pouvoir coutumier et institutionnel, mais aussi du pouvoir de décision. La fille est élevée à devenir mère et épouse plutôt que citoyenne et responsable, on lui apprend à jouer un second rôle alors que le garçon doit être indépendant, dominateur et volontaire. Adolescent, il est déjà associé à certaines prises de décision de la famille ou il va jusqu’à remplacer le père absent dans certains cas. Certains parents vont jusqu’à choisir pour la fille des études généralement littéraires et/ ou courtes.
Cette situation d’infériorisation de la fille laisse parfois des séquelles chez la femme à l’âge adulte. Dans certaines ethnies, par exemple chez les peulhs, la fille est élevée à ne pas élever le ton et à garder la tête baissée quand elle s’adresse aux adultes ou à l’homme or ne dit-on pas que le pouvoir de dire est un moyen de s’assumer et de se libérer des préjugés et des discriminations de l’ordre patriarcal. Selon Ahmadou Kourouma « la relation de la femme à la parole se résume à trois noms qui ont la même signification : résignation, silence, soumission ». Là où les hommes parlent, les femmes n’ont pas droit à la parole, ce qui illustre bien l’adage qui dit que « quand le coq chante, la poule se tait ». Une telle éducation est pleine de préjugés et de stéréotypes qui accompagnent la femme dans son âge adulte, dans sa vie privée et dans celle publique.
Les femmes maliennes à l’instar des autres femmes de la sous-région ouest-africaine, se trouvent confrontées à la persistance du système patriarcal qui en confiant l’exercice du pouvoir à l’homme les exclut de la prise de décision et les maintient dans leur rôle d’épouses. Alors qu’elles doivent être au cœur même des changements qui s’opèrent dans les structures sociales et familiales, ainsi que dans le processus de démocratisation économique et politique dont elles sont les premières à subir les conséquences.
En dépit de la femme européenne, la femme africaine particulièrement malienne a un rôle particulier dans la société. Elle est considérée comme celle qui doit s’occuper de tous dans le foyer. Les responsabilités politiques sont souvent interdites pour la femme africaine.
Thérèse Kamaté, stagiaire