Les parents, fidèles et sympathisants de feu l’Imam Abdoul Aziz Yattabaré ont été stupéfaits de constater que le procès de son assassin, Moussa Guindo, prévu pour le 15 mai dernier ne pourra plus se tenir. On pouvait lire la déception sur le visage des quelques centaines de personnes qui avaient effectué le déplacement pour assister à cette audience tant attendue. L’incompréhension, c’est que l’affaire était bel et bien inscrite au rôle des audiences de la 1ère Session de la Cour d’assises de l’année 2019, mais à la surprise générale le procès de Moussa Guindo n’a finalement pas pu se tenir. Pourquoi ? Seuls Dieu et le parquet pourront répondre à cette question.
En effet, des informations que nous avons glanées çà et là, il ressort, dans un premier temps, que l’instruction du dossier était toujours en court, donc le juge d’instruction n’a pas encore fini son travail. Cette histoire nous semble tirée par les cheveux car elle est assimilée à une tentative de noyer le poisson dans l’eau parce que comment peut-on enrôler une affaire encore en cours d’instruction ?
En poussant nos investigations, des indiscrétions ont révélé que compte tenu de la sensibilité de cette affaire, aucun avocat pour le moment n’a voulu défendre le dossier de Moussa Guindo. Et de poursuivre qu’au terme de la loi aucun accusé ne peut comparaitre devant les assises sans avocat. “En l’absence d’un avocat pour défendre le dossier, la seule alternative c’était de le renvoyer à la prochaine session de la Cour d’assises de Bamako en attendant de trouver un avocat”, précisent nos sources.
Il convient de rappeler que les faits remontent juste à quelques mois. L’Imam Abdoul Aziz Yattabaré, lorsqu’il se rendait à la mosquée, a été intercepté par Moussa Guindo, un jeune qu’il employait. Sans une forme de transition, ce dernier lui a asséné plusieurs coups de couteau avant de se rendre au Commissariat de police du 3ème arrondissement. Transporté d’urgence à la polyclinique Pasteur, le pauvre a succombé à ses blessures.
Les prochains jours seront déterminants pour l’issue de cette affaire car avant la prochaine session prévue pour la fin de l’année, des avocats accepteront certainement de défendre le dossier dans le respect de l’organisation d’un procès équitable afin de faire toute la lumière sur cette affaire.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali