Depuis le 6 octobre, le blocus demeure autour de cette localité située à quelques 5 heures de la capitale (par voie terrestre). Farabougou est à deux heures de Ségou et à 15 minutes de la base militaire de Diabaly. Malgré tout, les militaires gardent le silence. Selon les habitants de la localité, les éléments présents sont également cantonnés dans le village avec les populations pris aux pièges.
« Il faut vraiment un traitement de fond et strictement militaire de la question », suggère un internaute.
A Farabougou, il y a deux rives, nous apprend-t-on, la seule rive qui sert de pont entre les populations et les zones de cultures est totalement contrôlée par les groupes armés. Les paysans n’osent pas aller aux champs pour récolter le riz. Pour le sociologue Bréhima Ely Dicko, « Farabougou n’a jamais été libéré et dans tous les cercles de Niono, les populations ont décidé d’abandonner les champs. Sinon, elles se font tuer sur les routes. C’est dire que même les foires sont affectées dans la zone. Les derniers vivres que l’armée a acheminés dans le village sont arrivés il y a une semaine. Il y a plus d’une vingtaine de personnes qui ont perdu la vie depuis deux mois sans compter les personnes qui ont été enlevées », déplore-t-il.
Selon le journaliste Makan Koné, il y a beaucoup d’autres Farabougou au Mali. Et il y a un manque cruel de stratégie au sein des forces armées et de défense. « Les groupes terroristes ont une stratégie que nous n’avons pas. Ils viennent vers le centre et montent vers la frontière de la Mauritanie, la forêt de Wagadou vers Kayes. Dans la zone de Sikasso, il y a Kignan et Fourou qui deviennent un peu comme Farabougou», observe Makan Koné.
Les djihadistes ne se sont véritablement jamais éloignés du tristement célèbre Farabougou. Et les non-dits continuent d’alimenter des crispations autour de cette situation qui semble pour le vice-président, Assimi Goita, chargé des questions sécuritaires, une patate chaude. Il a entrepris une tournée dans la zone de Nara, sans doute pour se changer les idées avec cette impasse de Farabougou.
Andiè A. DARA
Source: Bamakonews