Qu’est-ce qui vous a poussé vers l’humour ?
Ça a toujours été une passion depuis que je suis toute jeune, mais ce n’est qu’en 2019 que je me suis lancée. En première année de médecine je suivais des cours d’initiation et j’étais une spécialiste du « mal parlage ». Un jour, un ami m’a fait remarquer qu’au lieu de « mal parler », je devrais m’essayer plutôt à la comédie. D’autres personnes m’avaient déjà proposé d’entrer dans le monde de l’humour. J’ai donc fait une vidéo que j’ai mise en ligne et cela a bien marché.
Pourquoi Fanta la Mytho comme nom de scène ?
Au départ, c’était un projet. Une dame m’avait remarquée alors que je jouais certains de mes sketchs. Elle m’a contacté via un autre humoriste et m’a dit que son mari m’appréciait. Pour un projet qu’ils montaient ensemble, elle m’a proposé le nom de Fanta la Mytho. Nous en avons discuté et j’ai finalement accepté de l’adopter.
Comment décririez-vous votre humour ?
Ça dépend. Dans « Fanta damagoni », il est centré sur le fait de mal parler et tiré de la vie de tous les jours. Les gens parlent très mal, surtout les enfants. Dans l’imaginaire populaire, on indexe souvent les Sikassois, mais aujourd’hui les Bamakois font pire. Nous avons donc fait ce spectacle pour montrer aux enfants qu’ils peuvent se le permettre entre eux, mais pas avec les grandes personnes. Dans ce sketch, par exemple, je parle mal à ma mère et après je suis victime d’un accident. Il y a donc toujours des messages. Il en est de même pour « Fanta la Mytho ». De nos jours, nous rencontrons énormément de mythomanes et leurs mensonges débouchent souvent sur des problèmes. Je fais un mix dans mes spectacles et je veux m’imposer au-delà de nos frontières.
Vous vous imposez dans un milieu qui compte peu de femmes. Est-ce difficile ?
On ne s’en rend pas compte, mais beaucoup de femmes veulent faire de l’humour. J’ai même des fans qui me contactent et déclarent vouloir devenir comme moi. Je leur dit : « ne soyez pas comme moi, dépassez-moi ». Toutes ces marques de considération me donnent le courage d’avancer et de faire plus. Lorsque je me lançais, mes parents étaient très réticents. Ils m’ont dit de continuer mes études, car vivre de la comédie est momentané. Je leur ai répondu que j’aimais cela et que c’est ce que je voulais faire depuis toute longtemps. Je ne peux donc qu’encourager les jeunes filles qui aspirent à ce métier à se battre elles aussi.