Faladiè Sôkôrô. Il est 22 heures ce mardi, dernier jour du mois de mars. Une heure juste après l’heure butoir du couvre-feu. Dans la rue 180, habituellement fréquentée à cette heure-ci, du haut d’un immeuble d’habitation, nous observons cette rue déserte. Toutes les portes sont fermées. Personne ne semble se hasarder dans les rues. Les commerces et les vendeuses de « Djouka », de brochettes et d’attiékés, qui refusent du monde habituellement, ne sont même pas non plus sur place.
Certes, des boutiques restent ouvertes, des jeunes se rassemblent autour du thé, d’autres font la ronde pour informer au cas où une patrouille viendrait à passer. Quelques curieux, comme nous, préfèrent rester à la porte pour pouvoir observer de loin.
Ce sont les aide-ménagères qui s’occupent des achats à la boutique à cette heure. C’est à se demander si elles sont au courant d’un éventuel couvre-feu ou si elles sont juste des offertes en pâture au cas où ça ne se passerait pas bien.
Dans les concessions bouclées à double tours, quelques vrombissements de moteurs de motos. On commence à sentir un las chez les habitants. En effet, les premiers jours, mêmes les commerces actuellement ouverts fermaient tôt. Maintenant, ils restent ouverts jusqu’à minuit, même avec peu de clients.
Soumba Diabaté (Stagiaire)
Source: Bamakonews