À quatre, ils se sont attaqués à un boutiquier pour le déposséder de ses biens. Alertée par la détonation de leur fusil, la population est massivement sortie pour régler leur compte aux malfrats.
En dépit des risques énormes qu’ils courent en posant leurs actes, les malfrats sillonnent de jour comme de nuit, rues et ruelles de la ville et de ses environs à la recherche d’éventuels butins. S’ils sont appréhendés, ils vont en prison dans le meilleur des cas ou trépassent dans le pire des cas, par lynchage dans la rue par la foule chauffée à blanc.
Trois individus d’une bande de quatre viennent de vivre l’amère expérience à la suite d’un flagrant délit de vol. Infraction qu’ils ont commise dans une échoppe de téléphones portables et accessoires à Katibougou, dans la Commune rurale du Mandé (Samaya), à la sortie ouest de Bamako. Pour des raisons liées à la suite des enquêtes en cours, nous les désignons par les initiales OBT.
à plat ventre sur le sol- à la brigade territoriale de la gendarmerie de Ouézzindougou où le dossier a été traité, nos sources nous ont expliqué, sans plus de détails, que les trois malfrats concernés s’étaient nuitamment introduits dans la boutique d’un jeune commerçant. Ce boutiquier vendait des téléphones portables et accessoires.
En même temps, comme le font nombre de boutiquiers, à travers la ville de Bamako, il effectuait également le transfert d’argent. Le jour où ils l’ont attaqué, ils étaient tous armés et étaient venus à moto. Pendant que l’un montait le guet dans la rue, les trois autres faisaient irruption dans l’établissement commercial. Ils ont braqué le boutiquier et le seul client qui était dans la boutique.
Ils ont intimé à leurs victimes de se mettre à plat ventre sur le sol. Puis, sans vouloir perdre la moindre seconde, ils se sont dirigés vers le comptoir pour se servir à volonté dans la caisse comme s’ils étaient chez eux.
Dans la foulée, ils se seraient emparés de tout le contenu de la caisse ainsi que des objets de valeur.
Ce pauvre boutiquier qui venait de se faire braquer pour la troisième fois consécutive, ne voulait pas se laisser faire cette fois-ci. Il a décidé de réagir en s’agrippant au porte bagage de l’une de leurs motos au moment où, après leur opération, ils avaient tenté de disparaître dans la nature. Mais les assaillants ne voulaient pas lui donner le temps de réagir pour alerter des secours. Sans hésiter, ils ont ouvert le feu. La victime a été atteinte de trois balles. Heureusement qu’aucune d’elles ne l’a touchée à un organe vital.
Lynchés en pleine rue- La détonation de trois coups de fusil été entendue à plusieurs dizaines de mètres des lieux. Le bruit a alerté les habitants du voisinage. Ceux-ci sont sortis massivement pour voir et comprendre ce qui se passait dans leur rue. Les curieux pour la plupart jeunes, ont pris les malfrats en chasse. Ces derniers n’auront pas le temps de s’échapper.
Les jeunes avaient bloqué toutes les issues pour les prendre dans la nasse. Ainsi, les bandits ont été copieusement passés à tabac dans une atmosphère surchauffée. Un des braqueurs a profité de ce désordre pour prendre la poudre d’escampette. Par miracle, il a pu s’échapper des mains de ses bourreaux. Très excités, ces derniers ont tout simplement lynché les trois autres sans autre forme de procès.
Quelques instants plus tard, les gendarmes seront informés. Ils investissent les lieux et rétablissent l’ordre. C’est en ce moment que les pandores ont constaté l’horreur. Les trois braqueurs avaient été sérieusement lynchés à mort en pleine rue.
Les gendarmes ont fait appel à la protection civile pour transporter les corps des infortunés à la morgue. Au même moment, le boutiquier blessé par balles a également été admis pour recevoir des soins.
Les enquêtes ont été ouvertes par les pandores pour mettre d’éventuels complices aux arrêts. Selon nos sources, les trois victimes de la vindicte populaire étaient connues pour être des malfrats notoires qui sévissaient à Bamako et ses environs depuis un bon moment. Le seul chanceux de la bande, qui a pu s’échapper des mains de la foule, reste jusqu’à ce jour introuvable.
Tamba CAMARA
…LES SEPT DANGEREUX AUX ARRÊTS
Ils formaient une bande de sept individus plus dangereux les uns que les autres. Ils se nomment COS, JPD, MD alias « Vieuzy » auxquels s’ajoutent les frères SD et ID. Ce groupe de bandits traitait directement avec des receleurs professionnels du nom de BK et IM. Ils ont tous été mis aux arrêts par les policiers du commissariat du 6è arrondissement, dirigé par le commissaire divisionnaire Oumar Dembélé
Récidivistes notoires connus des archives de la police
ces bandits s’étaient spécialisés dans le vol et le braquage à main armée en bande, détention illégale d’armes à feu et association de malfaiteurs. Ils avaient un fort penchant pour les engins à deux roues et régnaient en maîtres dans certains quartiers de la Commune I du District de Bamako. Selon nos sources à la police, ils sont connus des archives de la police pour avoir tous séjourné à la Maison centrale d’arrêt de Bamako. Selon les policiers, ces individus étaient prêts à tout pour avoir ce dont ils ont besoin, y compris par la violence.
Ils étaient tellement bien organisés qu’ils n’avaient pas de difficultés à écouler leurs butins sur le marché noir. Car, ils entretenaient une étroite collaboration avec leurs deux complices receleurs BK et IM.
Pour mettre la main sur les éléments de cette bande, les policiers ont été motivés par la multiplicité des plaintes émanant de plusieurs victimes. Bien renseignés sur le nommé « Vieuzy », le chef de la bande, les limiers ont effectué une descente musclée dans certains secteurs des quartiers où ils étaient actifs. Le chef de l’unité de recherche, l’adjudant-chef Drissa Diarra dit « Waterloo » et certains de ses éléments ont discrètement investi les lieux sur lesquels ils disposaient déjà d’informations claires et précises.
Une traque s’en est suivie au cours de laquelle, le nommé COS a été interpellé et conduit au commissariat de police.
Sommairement auditionné, il est passé aux aveux. Il a reconnu d’autres faits criminels qu’il a commis dans d’autres quartiers de par le passé. Le bandit a également donné des informations utiles pour les policiers aussi bien sur sa personne que sur la bande et le lieu censé être leur gite où ils cachaient avec leurs armes et leurs butins. Dans les jours qui ont suivi l’interpellation de COS, tous les autres, les receleurs y compris, ont été localisés, coincé puis interpellés sans grande résistance, un à un. La perquisition effectuée a permis de mettre la main dans leur antre, sur des armes et une quantité de drogues.
Durant leur audition, ils ont tous reconnu les faits à eux reprochés. Mieux, ils ont évoqué des forfaits plus ou moins graves qu’ils ont commis à Bamako et ses environs dans le passé.
Les preuves étaient suffisantes contre ces bandits de grand chemin. Ils ont été renvoyés devant le procureur de la république près le Tribunal de grande instance de la Commune I. La bande est désormais en attente de jugement pour les faits dont ils sont suspectés.
T.C