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Faits divers : Les “rois” des flancs de la colline au cachot

Ils avaient choisi des endroits particuliers pour chasser leurs proies avec tranquillité. Mais, les victimes saisissent la police.

 

L’anticipation est une stratégie policière qui permet aux policiers de mettre hors d’état de nuire des malfrats au moment où ces derniers s’y attendent le moins. La technique se traduit généralement par des descentes inopinées dans des endroits ciblés et réputés « criminogènes » dans le District de Bamako et sa banlieue. Et généralement, cette façon de faire se paie cash du côté des individus malintentionnés qui perturbent le sommeil des paisibles citoyens dans la cité.

Les policiers du commissariat du 9ème arrondissement viennent de faire la preuve en mettant le grappin sur trois bandits de grand chemin. Le trio n’a pas pu convaincre les limiers de son innocence. C’est pourquoi, tous les trois ont été déférés pour « détention illégale d’armes à feu et association de malfaiteurs ».

Pour en savoir davantage, nous avons approché les commissaires de police, Santigui Kamissoko et son adjoint Boubacar Doumbia, chargés du commissariat cité plus haut. Les mis en cause ont été identifiés. Il s’agit de MS, MK, et ST. Selon nos sources, ces trois individus s’étaient spécialisés dans le braquage à main armée et commettaient des actes répréhensibles, coupaient le sommeil des citoyens.

Les trois avaient choisi d’opérer dans des endroits situés aux flancs de la colline. Un endroit où ils avaient une facilité pour s’attaquer à leurs potentielles victimes, puis se fondre dans la nature sans être inquiétés outre mesure.
Ces trois bandits relativement jeunes (19-24 ans) avaient choisi de mener leurs opérations dans certains secteurs des quartiers de Lafiabougou, Sébénikoro et Sibiribougou en Commune IV du District de Bamako. Comme si ces endroits leur paraissaient insuffisants, ils n’hésitaient pas parfois à se faire entendre à Kanadjiguila et Mamaribougou dans la Commune rurale du Mandé.

Les trois malfrats avaient opté pour une stratégie classique bien rodée qui se déroulait de la façon suivante : lorsqu’il décide d’opérer, ils tissent leur toile sur un flanc de la colline. Là, ils commettent leur forfait avant de disparaître pour se retrouver dans d’autres secteurs des quartiers longeant l’autre flanc de la colline. « Ils pouvaient commettre un forfait à Kanadjiguila. Puis, ils remontaient par la même colline pour se retrouver soit à Sébenicoro où à Lassa », précisent nos sources, selon qui, ils n’hésitaient pas à s’attaquer à celui qui aura le malheur de croiser leur chemin.

Toujours armés, s’il faut croire nos amis policiers, ils avaient la particularité de faire des tirs de sommation pour intimider ou dissuader leurs victimes à résister face à eux, les faire ainsi peur afin qu’ils se débarrassent de leurs biens. Dans la plupart des cas, certaines de ces victimes s’exécutaient pour éviter de se faire tirer déssus à bout portant.

Selon nos sources, ces tirs de sommation faisaient des échos jusqu’au niveau des habitations. Cette situation avait commencé à créer une psychose au sein des populations vivant dans le secteur. Et c’est ce qui a fait que certains habitants ont décidé de se rendre au commissariat de police.

Là, ils ont fait part de leur ras-le-bol face aux incessants tirs d’armes qui résonnaient nuitamment le long des flancs de la colline, de façon régulière, avec toutes les conséquences psychologiques que cela entraîne. Avec la multiplicité des plaintes des citoyens, les policiers ont été obligés de se faire entendre pour mettre fin à une situation qui commençait à pourrir la quiétude des populations des secteurs concernés.

C’est ainsi que les limiers ont élaboré une stratégie de traque discrète, alors que les malfrats ciblés, eux, continuaient à s’adonner à leurs excès dans les zones qu’ils croyaient contrôler entièrement.
Munis de renseignements irréfutables sur leurs exactions, les policiers leur ont prouvé tout le contraire en leur mettant le grappin dessus. Ils ont étroitement collaboré avec les potentielles victimes.

Le vendredi 6 août dernier, les limiers ont effectué une première descente qui a permis d’interpeller MS dans les confins de Sébénicoro. Il a été conduit au commissariat de police pour son interrogatoire. Au cours de celle-ci, le bandit a, sans ambages reconnu les faits. Mieux que çà, il a collaboré avec la police pour dénoncer ses complices. Il a aussi donné des détails sur le temps précis et la stratégie du trio lorsqu’il décide de s’attaquer aux paisibles citoyens dans les dites zones. Dans la foulée, les limiers ont effectué une seconde descente, toujours dans les mêmes endroits. Résultat : les deux autres, c’est-à-dire MK et ST sont à leur tour, tombés dans les mailles des filets de la police.

à la suite de la perquisition effectuée dans leurs repaires, les policiers ont mis la main sur trois armes dissimulées dans un endroit particulièrement discret. Face à la multiplicité des preuves contre les bandits armés, ils n’ont pas jugé nécessaire de traîner avec leurs dossiers. Le trio a été rapidement renvoyé devant les juges pour répondre de ses actes.

Tamba CAMARA

Source : L’ESSOR

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