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Facebook refuse de retirer une vidéo choc

Une femme agenouillée face caméra, mains liées derrière le dos et se faisant trancher la gorge jusqu’à la décapitation par un homme cagoulé. Voilà le contenu d’une vidéo choc apparue il y a quelques jours sur Facebook. D’une durée de moins d’une minute, la séquence viole les conditions d’utilisation du réseau social qui stipulent: «Vous ne publierez pas de contenus: incitant à la haine ou à la violence, menaçants, à caractère pornographique ou contenant de la nudité ou de la violence gratuite.»décapitation femme mexique zetas

Partage en ligne en guise de dénonciation

Pourtant, la séquence morbide circule encore sur la plateforme, malgré les signalements d’internautes scandalisés. Paradoxalement, certains n’hésitent d’ailleurs pas à la partager en signe de dénonciation. Le lieu et la date de l’exécution ne sont pas indiqués, mais des soupçons pèsent sur le cartel de la drogue mexicain «Los Zetas», une organisation criminelle connue pour ses actions de persécutions et d’exécutions violentes, parmi lesquelles la décapitation.

«Notre décision de ne pas supprimer ce contenu est basée sur le fait que les gens ont le droit de décrire le monde dans lequel nous vivons, de présenter et de commenter les actions», se justifie Facebook via son agence de relations publiques allemande. Le réseau social estime être un endroit où il est possible «d’attirer l’attention sur les injustices en postant un contenu dramatique ou inquiétant».

Décision incompréhensible

La décision de Facebook de maintenir la vidéo malgré les réclamations de nombreux utilisateurs est incompréhensible pour le psychologue des médias Daniel Süss, interrogé par 20 Minuten online. «Les préoccupations sont d’une part de respecter les lois de protection de l’enfance: les enfants peuvent être perturbés par ce type d’enregistrement. D’autre part, c’est aussi une question d’éthique de publier une telle vidéo sans sources ni explications et de la rendre accessible au public». Et l’homme d’alerter sur les fausses images souvent utilisées à des fins de propagande dans les guerres ou les conflits sanglants. Philip Cueni, un autre spécialiste des médias, pointe lui l’hypocrisie de Facebook qui laisse une vidéo sur son réseau social, sans même l’avoir authentifiée.

Une diffusion punissable

De son côté Pro Juventute dénonce le fait que les vidéos violentes ne sont diffusées que tardivement à la télévision pour éviter de choquer les plus jeunes. Ce qui n’est pas le cas sur le réseau social où la vidéo peut être visionnée à n’importe quelle heure de la journée. La diffusion de cette vidéo choquante peut avoir des conséquences juridiques. «Selon nos experts, la distribution de ces vidéos est punissable en principe, en vertu de l’article 135 du Code pénal», explique Danièle Bersier, chef du service de presse de l’Office fédéral de la police.

(man/cga)

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