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Face au changement climatique, les progrès graduels ne suffisent pas (ONU)

Une haute responsable des Nations Unies a appelé jeudi depuis Bonn (Allemagne) à « résoudre toutes les questions en suspens » d’ici la prochaine conférence de l’ONU sur le climat (COP25) qui doit se tenir en novembre à Santiago (Chili).

 

Selon Patricia Espinosa, la Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la communauté internationale doit se « montrer à la hauteur de (sa) responsabilité collective » et veiller à ce que l’ambition de l’action pour le climat soit rehaussée dans la mesure du possible « afin que les pires conséquences du changement climatique soient évitées ».

L’appel de l’ONU a été lancé lors de la Conférence de Bonn sur le changement climatique (SB50) alors que de nombreux records de chaleur ont été battus pour un mois de juin en Europe. La canicule sur le continent européen fait suite à des épisodes de chaleur extrême qui ont également touché cette année l’Australie, l’Inde, le Pakistan et certaines régions du Moyen-Orient.

« Nous ne pouvons plus nous permettre des progrès graduels pour lutter contre le changement climatique – nous devons procéder à des changements profonds, transformationnels et systémiques dans l’ensemble de la société, ce qui est crucial pour un avenir à faibles émissions, hautement résilient et plus durable », a souligné Mme Espinosa.

L’Accord de Paris sur le climat conclu en 2015 fixe pour objectif central de maintenir l’augmentation moyenne de la température mondiale aussi près que possible de 1,5 °C. Pour remplir cet objectif, les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites de 45 % d’ici 2030 et la neutralité climatique atteinte d’ici 2050.

Les gouvernements réunis à Bonn ont discuté de l’article 6 de l’Accord de Paris, qui aidera les pays à atteindre une partie de leurs objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre par le biais de ce qu’on appelle les ‘mécanismes de marché’. L’article 6 est l’une des rares questions restées en suspens à la suite de l’adoption, l’année dernière lors de la COP24, à Katowice (Pologne), de l’essentiel des lignes directrices destinées à rendre l’Accord de Paris opérationnel.

Mme Espinosa a exhorté les gouvernements à mettre à profit le reste de l’année pour trouver des solutions, afin que des règles solides pour les marchés du carbone puissent enfin prendre forme. « Les entreprises le souhaitent, elles attendent des signaux positifs de la part des gouvernements et qu’ils le fassent. Elles savent que c’est un bon moyen de réduire les émissions à l’échelle mondiale », a dit Mme Espinosa.

Soulignant l’importance des marchés pour une action efficace en faveur du climat, la Secrétaire exécutive a fait remarquer que cette semaine, des investisseurs gérant plus de 34 billions de dollars d’actifs ont vigoureusement appelé les gouvernements à mettre en œuvre des politiques conformes à l’objectif de l’Accord de Paris.

Mais les appels en faveur de la mise en œuvre de l’Accord de Paris ne vient pas que du monde de l’entreprise et de la finance. « Les gens exigent des résultats, que ce soit sur internet ou dans la rue, et nous devons montrer que nous prenons nos responsabilités », a dit Mme Espinosa, ajoutant que l’Accord de Paris est clair : « C’est notre travail. Nous avons le mandat pour le faire. Nous devons tenir parole », a-t-elle dit.
Un.org

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