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F CFA ou monnaie dans l’économie : Une mission totalement remplie

Depuis 1993, ayant pressenti la grave et dangereuse décision à venir, et consistant à dévaluer en 1994 le F CFA, j’avais alerté plusieurs personnalités et attiré leur attention sur la gravité d’une décision qui ne pouvait résulter que d’une ignorance grave en économie. C’est ainsi que je m’étais adressé à ces personnalités qui proviennent du grand monde diplomatique, comme le Président de l’Union européenne, du cercle restreint des universitaires de grande renommée en France, au Canada ou ailleurs en Amérique dont je dispose des correspondances écrites en bonne et due forme relativement à ce sujet.

 

N’ayant reçu aucun soutien, et ayant compris que l’ignorance que j’ai dénoncée était largement partagée comme un savoir bien acquis parmi ce haut public, j’ai donc compris que je devais simplement être l’acteur de la réponse à ma propre demande, en m’autosaisissant de la question du F CFA ou de la monnaie dans l’économie, et cela pour l’intérêt de la recherche pour l’homme.

Au lieu donc de renoncer à cette initiative ainsi que le proposaient certaines de ces personnalités, j’ai donc décidé d’écrire ainsi qu’il est habituel dans ces pays en occident tout en les ayant invités à faire de même. Ils ne l’ont pas fait, pris dans leur certitude, mais moi je l’ai fait également pris dans mes certitudes. Je ne peux donc pas les condamner.

C’est ainsi que j’ai décidé de changer d’Université, de directeur de thèse et de sujet en m’inscrivant dans une autre Université avec un autre Directeur de Thèse, pour des travaux que j’ai conduits de 1994 à 1997. Au même moment, j’ai connu une modification profonde de mon contrat de travail à Paris pour me faire un changement de poste de travail à Dakar, suivi d’un non renouvellement de mon contrat qui a vu mon retour au Mali, la même année, muni de ma thèse de Doctorat. Ainsi prenait fin mon séjour à Paris dans le pays donneur de leçon en matière de liberté d’expression et d’égalité.

Aujourd’hui, soit donc 23 ans plus tard, j’ai produit sept livres et plus d’une centaine d’articles pour vulgariser les contenus scientifiques de ma thèse, sans jamais avoir reçu une quelconque réplique qui puisse retenir une quelconque attention.

Le principal objet de la présente contribution est de montrer que j’ai été loyal avec ma population et avec les hautes personnalités scientifiques et politiques dont j’avais sollicité l’engagement scientifique auprès de la population utilisatrice du F CFA, dont je savais qu’elle allait sortir meurtrie et fondamentalement appauvrie de cette décision de dévaluation de leur monnaie du F CFA.

Aujourd’hui, ce résultat d’appauvrissement ne souffre d’aucun doute, car résultant de la diminution des poids et mesures, et certains de ces pays sont mêmes menacés de disparition pure et simple, devenus même incapables de se protéger contre de simples brigands se déplaçant en plein jour sur de simples motos, semant mort et haine sur leur passage, comme en toute impunité.

Ce résultat, qui est loin d’être un fait du hasard, est pourtant bien annoncé chez N. Copernic, lorsqu’il avait averti en écrivant que : «la discorde, la mortalité, la stérilité de la terre et la détérioration de la monnaie sont les plus redoutables fléaux qui d’ordinaire amènent la décadence des républiques ».

Cependant, avait ajouté l’auteur du Traité de la monnaie, que «Pour les trois premiers, l’évidence fait que personne n’en ignore. Mais, pour le quatrième, qui concerne la monnaie, excepté quelques hommes d’un très-grand sens, peu de gens s’en occupent.»

Pourquoi? Se demande-t-il ouvertement, car « ce n’est pas d’un seul coup, mais petit à petit, par une action en quelque sorte latente, qu’il ruine l’Etat».

Aujourd’hui, nous pouvons comprendre, pourquoi et comment, au-delà de ces « quelques [rares] hommes d’un très-grand sens » identifiés par N. Copernic, la diminution des poids et mesures que N. Copernic désigne par la dépréciation de la monnaie provoque la décadence des républiques, sans laisser aucun soupçon sur la conscience humaine à l’exception de la minorité dégagée par le savant.

Nos travaux ne sont donc qu’une confirmation explicite et détaillé d’une réflexion conduite par ce grand auteur qu’on ne présente plus, une réflexion qui garde toute son actualité dans les pays du Sahel, 23 ans après la dépréciation de leur monnaie commune du F CFA, même quand il reste vrai, selon les mots célèbres de Sénèque qu’« il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ! ».

En plus de cette loyauté, c’est donc un devoir de vérité scientifique pour nous, d’apporter à la mémoire collective, les preuves que cette vérité, que nous avons établie, se trouvent brillamment et totalement décrites sans exclusive dans la source la plus sûre et la plus digne d’intérêt qui puisse exister, celle du Saint Coran.

En effet, ces preuves sont décrites dans une dizaine de versets répartis dans autant de sourates, qui permettent de reconstituer la théorie de la mesure de la valeur telle que nous l’avons fait pour l’économie scientifique, d’en établir les règles et principes sans oublier les conséquences liées à la violation de ces règles et principes.

Les références indiquées ici, précises dans l’ordre, le numéro de sourate, puis les numéros des versets concernés, et enfin le numéro de la page du livre utilisé. Ainsi une numérotation du type (77 ; 1-5 ; p. 597) signifie la sourate 77, versets 1-5 à la page 597

La mesure dans le Coran : ses principes, interdictions et conséquences des violations des règles  (77 ; 1-5 ; p. 597) : « Lis. Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume (le calame), enseigné à l’Homme ce qu’il ne savait pas. »

Ce passage nous rappelle que nous ne devons pas être surpris d’apprendre par le Coran, qui apprend à l’homme ce qu’il ne savait pas.

(57 ; 25 ; p. 541) : « Nous avons effectivement envoyé Nos Messagers avec des preuves évidentes, et fait descendre avec eux le Livre et la balance, afin que les gens établissent la justice. Et Nous avons fait descendre le fer, dans lequel il y a une force redoutable, aussi bien des utilités pour les gens, et pour qu’Allah reconnaisse qui, dans I’Invisible, défendra Sa cause et celle de ses Messagers. Certes, AIIàh est le Fort et Puissant »

Ce passage nous apprend que la Balance, que nous avons trouvée être l’appellation de ce qui constitue la monnaie, est descendue, et qu’elle n’est pas une création humaine tout en ayant un but précis, celui d’assurer la justice entre les gens en établissant la commune mesure de la valeur des biens finalement échangés entre les coéchangistes.

Certes, cette balance est descendue, mais la monnaie que l’homme a créée n’aura été qu’une commode imitation de cette balance, mais dont l’autorité qui en est responsable pourrait être tentée d’en tirer profit, en le déviant ainsi de son rôle de justice, ainsi que nous avons pu le constater à travers l’expropriation forcée des populations africaines utilisatrices du FCFA par la France au moyen de la dévaluation du FCFA. (77 ; 23; p. 581 : « 23. […] et Nous décrétons [tout] de façon parfaite. »

C’est connu que Dieu ne joue pas au dé et qu’il prévoit tout avec précision. (13 ; 8 ; p. 250) « Et toute chose a auprès de Lui sa mesure » (25 ; 2 ; p. 359) «  qui a créé tout en lui donnant ses justes proportions ».

De plus, Dieu indique qu’il décrète tout de façon parfaite en donnant à toute chose sa juste mesure et dans les justes proportions.

Obligations et interdictions relatives à la balance.

(55 ; 7-9 ; p. 351) : 7. [  ]. Et Il a établi la balance, 8. afin que vous (hommes et djins) ne transgressiez pas dans la pesée ; 9. Donnez [toujours] le poids exact et ne faussez pas la pesée.

Dans cette partie, les règles d’utilisation de la balance sont fixées, donner le poids exact et ne pas fausser la pesée.

(11 ; 84-86 ; p. 231)  « 84. [  ]. Ne diminuez pas les mesures et le poids. Je vous vois dans l’aisance et je crains pour vous (si vous ne me croyez pas) le châtiment d’un jour qui enveloppera tout ». 85. Oh mon Peuple, faites équitablement pleine mesure et plein poids et ne dépréciez pas aux gens leurs valeurs et ne semez pas la corruption sur terre.»

Ici, le coran annonce comme conséquences de la diminution des poids et mesures, par la perte de valeurs pour les gens, le châtiment d’un jour qui enveloppe tout et la corruption sur terre.

Cette idée confirme bien que ce sont donc les valeurs qui sont mesurées lors des échanges entre les gens à travers la balance, c’est à dire donc la monnaie, et qu’il faut éviter de diminuer. Ensuite, elle confirme, comme conséquences de cette pratique de diminution des poids et mesures, par la destruction des valeurs accumulées sur le passé désormais comptabilisées dans une plus petite unité monétaire, ainsi que des rentrées futures d’argent qui étaient définies dans des quantités nominales fixées, un effet de destruction qui touche tous les actifs accumulés passés ainsi que les actifs futurs, confirmant la parfaite illustration d’un châtiment d’un jour qui enveloppe tout.

(26 ; 181-183 ; p. 374) ; « l8l. Donnez la pleine mesure et n’en faites rien perdre [aux gens]-182. et pesez avec une balance exacte, 183. Ne donnez pas aux gens moins que leur dû ; et ne commettez pas de désordre et de corruption sur terre. » et (26 ; 190) : ‘Voilà bien là un prodige. Cependant, la plupart d’entre eux, ne le croient pas.» ;

Par ailleurs, en violant les règles avec des balances erronées, on fait perdre aux gens leurs valeurs, leur dû, et en provoque le désordre et la corruption.

Il s’agit ici également d’une confirmation, comme quoi, la dévaluation du F CFA, qui n’est rien d’autre que le remplacement de la monnaie détenue par la population par une monnaie de plus petite taille, comme la valeur du Franc malien qui a été substituée au F CFA en 1994, n’est rien d’autre qu’une diminution des poids et mesures, une pratique qui fait perdre aux gens leurs valeurs en les empêchant d’avoir accès aux biens auxquels ils ont légitimement droit.

Quand on prive des gens de leurs droits alors qu’ils avaient à peine la possibilité de se nourrir, on les livre à toute sorte de pratiques détestables, comme la corruption, lorsque privée de nourriture, ces personnes se trouvent placées dans des nécessités d’agir en dehors des règles habituelles de la morale.

En termes de désordre, il est apparu que la population est appauvrie à la suite de la mesure de dépréciation de la monnaie, ou de dévaluation du F CFA. Cet appauvrissement s’accompagne obligatoirement d’une baisse de prix. Cependant, sur les marchés, les prix apparaitront comme étant à la hausse.

En réalité cette hausse apparente selon les sens n’est pas réelle, car, entretemps, l’instrument de mesure des prix à changer, mais les gens ne pouvaient s’en rendre que s’ils avaient une connaissance préalable de ce rôle d’instrument de mesure de la monnaie utilisée.

C’est ainsi qu’ils se réfèrent simplement à l’expression empirique des prix sur les marchés dans l’ignorance que le nouvel instrument, dans lequel le prix est exprimé, est deux fois plus petit que le précédent dont il a gardé l’appellation. Ainsi, en 1994, pour les maliens, tout se serait donc passé comme si après la dévaluation du F CFA, c’est le Franc malien qui était de retour. Cependant, sa substitution frauduleuse au F CFA qui a été opérée au nom de la dévaluation du F CFA ne leur aura pas permis de le reconnaitre, bien sa définition soit reprise, à travers sa valeur de 0,01 FF, attribuée au F CFA en 1994.

Vous comprenez dont toute la clarté du Coran, lorsqu’il indique « (26, 183) : Ne donnez pas aux gens moins que leur dû ; et ne commettez pas de désordre ».

En effet, quelle appréciation plus précise que « le désordre » pourrait-on donner d’une situation où les prix qui sont en baisse se retrouvent en apparence à la hausse ? Partant, le Coran décrit de la plus parfaite des manières cette situation paradoxale, que seule une analyse scientifique de premier plan pouvait permettre de mettre au clair. C’est ce que nous avons fait.

Dans un article précédent, nous avons mis en lumière les incohérences dans les calculs des prix dans les pays utilisateurs du F CFA quand, en 1994, le FMI et la Banque mondiale venus en renfort pour la France ont trouvé une inflation de 42 % dans les pays de l’Uémoa alors cela était économiquement incohérent avec l’appauvrissement des populations que tout le monde s’accorde  à reconnaitre aujourd’hui, le crime ayant été repoussé dans le temps, sans constituer une preuve de son absolution. Un calcul cohérent établit plutôt la baisse des prix à 29 %.

De même, le Coran nous fait remarquer que les contemporains du prophète Schouayb, qui fut un prodige, traitaient celui-ci de menteur que la plupart d’entre eux ne l’ont pas cru, nous montrant encore toute l’actualité de l’idée de N. Copernic selon laquelle excepté quelques hommes d’un très-grand sens, peu de gens s’occupent des conséquences de la diminution des poids et mesures, ce qui correspond à la dépréciation monétaire ou encore à la dévaluation du F CFA. Quelle clairvoyance renouvelée pour le prophète Schouayb (as) !!!

Il est donc grand temps, d’ouvrir les yeux et l’esprit à nos recommandations issues de nos présentes analyses, qui relèvent de la plus haute considération dans la sphère de la recherche fondamentale pure, une avancée rarement envisageable dans une œuvre humaine, trouvant une confirmation externe dans des sources des plus inédites et des plus crédibles.

Dieu expose les signes pour les gens doués de savoir. Les paraboles ne peuvent avoir de sens que pour celui qui a appris à le savoir. (38 ; 29 ; p. 455) « 29. [Voici] un Livre béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin qu’ils (les gens) méditent sur ses versets et que les doués d’intelligence réfléchissent ! »

Exactement, c’est ce que nous venons de faire et de vérifier pour découvrir que la mesure de la valeur des biens et services au cours des échanges, que la science économique moderne ignore encore comme connaissance en cette année de 2020, se trouve gravée en toute simplicité, clarté et perfection dans le Saint Coran, un fait qui ne relève pas de la théorie, mais d’une simple réalité vérifiable, une certitude comme celle consistant à dénombrer les cinq doigts de sa main.

Pour conclure, il s’est agi, ici, pour nous, de prendre à témoin le monde entier, pour faire constater que nous avons respecté, pour chacun et pour tous, le droit de savoir ce qu’il nous a été donné de savoir avant tout le monde.

Qu’Allah en facilite la bonne compréhension. Louange à Allah le Tout Glorieux, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux, le Donateur par Excellence et par Essence !!!.

Dr. Lamine Kéita

laminemacina@yahoo.fr

Auteur Economie Scientifique

Source : Mali Tribune

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