En marge de la Journée mondiale de la philosophie célébrée, le 19 août de chaque année, la Maison africaine de la photographie de Bamako a servi de cadre au lancement officiel de l’exposition « Mali-Jakura, promouvoir les industries culturelles et créatives pour renforcer la paix et la cohésion sociale au Mali ». Initiée en collaboration avec l’Union des artistes plasticiens du Mali (Uapm) et du Syndicat national des professionnels des métiers de l’image et du son du Mali (Synapromim), cette initiative a pour vocation de soutenir ce secteur artistique durement touché par les effets de la crise sécuritaire renforcée par la Covid-19 tout en promouvant la paix et la cohésion sociale au Mali. Elle durera 6 mois et se tiendra respectivement à Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao en plus du district de Bamako.
Placée sous le thème « l’art, vecteur de résilience, de paix et de cohésion sociale » cette exposition d’œuvres (photographiques et peintures) est une initiative de la Maison africaine de la photographie (MAP), en collaboration avec l’Union des artistes plasticiens du Mali (Uapm) et du Syndicat national des professionnels des métiers de l’image et du son du Mali (Synapromim). Elle vise à promouvoir les industries culturelles et créatives pour renforcer la paix et la cohésion sociale dans ce pays (Mali) durement frappé par des années de crise sécuritaire. C’est pourquoi, le projet a su mobiliser autour de lui un nombre important de partenaires techniques et financiers, parmi lesquels, la Minusma et l’Agence suédoise de développement international (Asdi). Financé à hauteur de 30 millions 271 mille francs CFA à travers l’Unesco, l’autre objectif de ce projet est de donner un coup de souffle aux artistes photographes et peintres longtemps frappés par les conséquences de la pandémie de coronavirus et de l’insécurité. Un évènement riche et varié a été présenté par le directeur de la Maison africaine de la photographie, M. Tidiani Sangaré, au cours de cette cérémonie de lancement.
Couplée avec la commémoration de la Journée mondiale de la photographie, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, M. Andogoly Guindo, a profité de l’occasion pour rendre un vibrant hommage à certaines figures emblématiques de la photographie malienne, notamment Seydou Keïta, Malick Sidibé, Abdramane Sakaly, Dianko Cissé, Adama Kouyaté, Alioune Bah. Comme un bonheur n’arrive pas seul, le ministre a annoncé lors de cette cérémonie que le Mali abritera également cette année la 13ème édition de la biennale africaine de la photographie « Rencontres de Bamako ». Tout en soulignant l’importance et la valeur du chef-d’œuvre pour la sensibilisation et l’éducation à la culture de la paix et du vivre ensemble, M. Andogoly Guindo a tenu à rappeler une maxime inscrite dans l’acte constitutif de l’Unesco précisant que « les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ».
Pour sa part, le chef de bureau, représentant de l’Unesco au Mali, M. Edmond Moukala, a souligné que malgré les années de crise, le Mali demeure un pays multiséculaires de par sa culture et sa beauté naturelle. Pour lui, il appartient aux artistes de redonner au monde l’envie de visiter la splendeur du Mali. A ses dires, d’importants sites sont encore à découvrir au Mali, dont le site de Médine qui est en voie d’être inscrit sur la liste du patrimoine de l’Unesco. « En plus d’un patrimoine culturel matériel et immatériel riche et diversifié, la culture malienne s’exprime dans de nombreux domaines tels que les arts du spectacle, la mode et le design, le cinéma et l’audiovisuel, l’architecture, les éditions littéraires, les arts numériques, les arts plastiques et la photographie qu’illustre cette belle exposition », a-t-il rappelé tout en réaffirmant l’engagement de son organisation (Unesco) à soutenir les efforts du Gouvernement du Mali dans le cadre de la protection et de la promotion de la diversité des expressions culturelles.
Pour le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Mali, chef de la Minusma, EI-Ghassim Wane, l’art a un rôle important à jouer pour le retour de la paix et de la cohésion au Mali. Selon lui, le projet d’exposition Mali Jakura vise à mettre toutes les expressions culturelles au service de la paix et de cohésion sociale.
Pour le chef de la de Coopération suédoise au Mali, Richard Bomboma, plus que jamais, le Mali a aujourd’hui besoin du soutien de tous ses enfants pour construire la paix.
Issa Djiguiba