L’autre humiliation qui est caractérisée par le mal-être sociale, constitue l’indifférence générale face à l’exploitation des enfants à des fins commerciales. En plus de l’irresponsabilité collective et l’incapacité de pouvoir créer des cadres éducatifs cohérents pour les enfants, nous nous buttons dans des combats malintentionnés dirigés contre tel ou tel, en arguant des raisons fallacieuses pour le changement au Mali.
Ce sont les personnes dites morales, censées intervenir, guider et aider, qui ont bâti des empires sur la misère humaine. Le développement ici, est caractérisé par la lutte des uns sur les autres, au mieux pour ne pas dire que celui qui a réussi, est celui-là même qui est parvenu à construire des maisons à coût de millions ou le dirigeant qui parvient à faire des goudrons, des ponts pour se créer un carnet pour les prochaines élections.
Le développement est loin d’être le résultat de telles réalisations. Il se caractérise par le niveau de conscience et les facteurs de production réussi pour son peuple, sans exclusion. Il se manifeste par le niveau d’éducation et d’encadrement pour les enfants d’aujourd’hui qui seront les responsables de demain. Les talibés sont devenus des boucliers humains servant à recevoir la merde d’une population insouciante et affairiste en quête des prestiges matériels, d’une reconnaissance dans la forme.
Comment un pays peut-il tourner dos à l’essentiel et vouloir s’améliorer ?
Personne n’est coupable. Nos charlatans disent que tous les malheurs de ce pays, viennent des bars, des drogués et des vagabonds, mais ils ne disent jamais la responsabilité collective de cette insouciance généralisée qui ruine tout espoir dans un pays qui cherche la lumière en composant avec l’obscurité. Un enfant qui grandit dans de telles conditions de souffrance et d’exclusion sera marqué toute sa vie par ce rejet et tout ce qui est bon en lui s’étiolera. Ce n’est pas le rôle de ces nombreuses associations qui font de la promotion publicitaire pour bénéficier de fonds d’aide pour elles-mêmes et se fabriquent une histoire bidon sur la misère de ces enfants. C’est une responsabilité collective qui doit être rappelée et exigée par ces mêmes individus qui ont la capacité de mobiliser des millions d’individus pour des causes politiques et religieuses. Ils disent que c’est Dieu qui donne la vie et fait vivre, mais ils ne disent pas que les V8 et les maisons données à l’occasion viennent des gens. Tous les moyens sont bons pour faire semblant.
Touré Abdoul Karim
Le Démocrate