Dans un rapport rendu public le samedi, une commission d’enquête parlementaire centrafricaine s’est prononcée sur les effets néfastes que causent quatre sociétés exportatrices des ressources minières du pays. Du désastre écologique, passant par la pollution d’eau fluviale, voire la menace de santé publique, voici entre autres des dégâts soulignés par la commission centrafricaine pour dénoncer les abus et recommander l’arrêt des travaux à quatre sociétés chinoises.
Si l’exploitation des ressources minières contribue au développement d’un État, par une telle pratique, elle peut aussi être source de la dégénérescence du pays. Tel est le cas décrit dans ce rapport de la commission d’enquête centrafricaine. À l’issue de leurs enquêtes menées sur le terrain de la ville de Bozoum, les membres de cette commission ont précisé que « l’exploitation de l’or par les entreprises chinoises à Bozoum n’est pas rentable pour l’État, voire préjudiciable pour la population ». En effet, vu le « désastre écologique », « la pollution d’eau du fleuve », et la « menace de la santé publique », les chargés de cette mission ont sollicité l’arrêt immédiat des travaux. « Le désastre écologique constaté sur le terrain est de nature à justifier l’arrêt immédiat, sans condition, de ces exploitations », déclarent-ils. Ce sont des entreprises chinoises qui sont pointées du doigt par les investigateurs de la commission d’enquête comportent : Les sociétés Tian Roun, Tian Xiang, MC Mao et Meng. Retenons que les membres de cette commission se sont rendus du 6 au 10 juin dans les différents lieux d’exploitation de ces ressources minières en vue de répondre aux différentes doléances des populations.
Selon les annonces, certains élus nationaux ont pu constater sur place la pollution de l’eau du fleuve Ouham qui semble être fourvoyé de son lit par les entreprises exploitantes. Par conséquent, la disparition des espèces aquatiques a été pareillement repérée. Dans certains témoignages, les députés corroborent l’annonce selon laquelle « au sein des populations riveraines, les cas d’avortement sont en augmentation depuis la pollution ». Sans aucunement de confusion sur ce sujet humanitaire, les élus n’ont pas dissimulé la prolifération du nombre de cas de décès dans les villages des pêcheurs et les difficultés d’accès à l’eau auxquelles sont confrontées ces dites populations. En faisant confiance à leurs propos, « l’exploitation moyenne est d’environ 400g à 1kg par site et par mois. Une situation qui parait inacceptable au regard des coûts de productions journalières », expliquent les auteurs du rapport de cette commission qui ajoutent : « Le mode d’exploitation utilisé s’apparente à un bradage de nos ressources avec la complicité de certains responsables du ministère des Mines », ont-ils dénoncé.
Mamadou Diarra
Le Pays