Si la période des vacances scolaires est consacrée en milieu rural aux travaux champêtres, certains élèves et étudiants préfèrent exercer de petits métiers en ville. Garçons ou filles, ils sont nombreux à résister à la tentation de l’oisiveté et du gain facile en ‘’transpirant’’ pour satisfaire leurs petits besoins et ceux de leurs proches.
Élève de 8è année à Hamdallaye, Alassane se plaît pendant les vacances dans ses habits de cordonnier. «Cela fait 3 ans que j’exerce ce métier pendant les vacances. Je me débrouille à côté de mon oncle. Par jour, il peut me donner 500 FCFA ou plus. Je confie ces revenus à ma mère. Elle les garde pour moi dans une boîte. Ainsi à la rentrée, j’achète mes fournitures grâce à mes économies», détaille le jeune apprenti cordonnier.
Salimata Sogoba, élève, passe en 9e année. Elle profite de ses vacances pour louer ses services à la tante de l’une de ses amies, qui est propriétaire d’un restaurant, moyennant 15 000 FCFA par mois. Une somme qu’elle utilise pour aider sa mère à faire face aux dépenses familiales. Une partie de ses revenus lui permet de préparer la rentrée scolaire.
A la différence de Salimata et d’Alassane, Moulaye Touré, élève de Terminale – Série lettres et littératures – préfère la mécanique auto pour, dit-il, diversifier ses domaines de compétence. «Je suis venu auprès des mécaniciens pour apprendre le métier. Je travaille dans le garage non seulement sur une décision de mes parents, mais aussi de ma propre volonté. Pour moi les vacances sont des opportunités pour s’exercer à différentes activités», raconte le jeune Touré.
Fatoumata Sidibé, elle, préfère vendre des légumes au marché ……, «je profite de mes vacances pour faire de petits commerces de légumes afin de me faire un peu de sous et préparer la rentrée scolaire ».
A 14 ans, Aliou Sylla est apprenti-menuisier. «J’exerce ce métier non seulement pendant les vacances, mais aussi les week-ends et quand on n’a pas cours. Je fais ça pour aider ma mère à s’occuper de nous. J’ai perdu mon père depuis il ya ans. Depuis, je me débrouille comme ça pour aider la famille».
Non loin du Stade Mamadou Konaté, Aminata Bah, une lycéenne de 17 ans travaille comme apprenti sur un chantier de construction parmi des maçons. «C’est la troisième vacance consécutive que je viens travailler ici en tant qu’apprenti maçon. C’est pour aider ma famille financièrement en tant qu’unique enfant de mes parents. Mon père n’est plus et ma mère est malade. Depuis le décès de mon père, c’est mon devoir de s’occuper de ma mère à travers de ce petit métier pendant les vacances».
Ces activités menées par les enfants sont appréciées par les parents malgré les aspects négatifs appréhendés par certains chefs de famille à l’instar d’Abdoulaye Sangaré. A son avis, les petits métiers des enfants pendant les vacances ont un côté positif et négatif. « Comme côté positif, ça permet à l’enfant d’être économe et indépendant. Le travail peut améliorer les ressources de la famille et de la société. Le côté négatif est que l’enfant étant en ville toute la journée peut apprendre des vices et s’adonner au banditisme. Une fois qu’il prend goût à l’argent, ça peut l’amener à abandonner l’école».
Gagner, apprendre les métiers, connaître la société
Mme Diarra Djénébou Kéita, ménagère, a également son point de vue. «Pour moi, voir un enfant faire de petits métiers ne signifie forcément que sa famille est pauvre, il faut peut-être aussi y voir une école de vie. J’ai préféré envoyer mes deux garçons dans un garage pour apprendre la mécanique, et j’ai gardé les filles à la maison pour les initier davantage à la cuisine et aux travaux ménagères», explique-t-elle.
Professeur de Lycée, Abraham, apprécie fort le fait que des élèves et étudiants se débrouillent pendant les vacances. « Ça permet aux apprenants de pouvoir survenir à leurs besoins sans déranger qui que ce soit pendant un petit moment et aussi de savoir comment éviter le chômage dans l’avenir».
Les petits métiers permettent d’apprendre plus sur les métiers et aussi la société.
Soundié Koné, stagiaire
Le Challenger