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Étudiants : la faculté de résilience à l’épreuve

La crise sanitaire qui impacte le Mali depuis mars 2020 a des répercussions importantes sur la vie des étudiants, dont la prorogation de l’année académique. Une difficulté de plus pour des universitaires déjà confrontés à l’insuffisance d’amphithéâtres, au retard de payement des bourses d’études et aux grèves incessantes de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM).

Double peine pour Hambé Touré, 25 ans. Cet étudiant de la Faculté des Sciences économiques et de gestion (FSEG) pensait en finir « enfin » avec l’université cette année, après quatre ans et demi.  « On devait finir au mois de mai 2021, mais avec la COVID-19 et surtout l’insuffisance d’amphithéâtres dans notre établissement, l’année a été prorogée jusqu’en décembre. Du coup, on n’a plus de bourses et on ne finit pas le cycle », se désole-t-il. Boubou rouge foncé, souliers pointus, l’étudiant indexe ses camarades assis devant la faculté. « Regardez les! Certains sont là depuis deux à trois ans mais sont toujours dans la même classe. Par manque d’amphithéâtres, ils n’étudient parfois que deux heures par jour pour après céder la classe à d’autres. Si cela continue ainsi, c’est sûr que beaucoup vont abandonner », craint-il. Djibril Sacko, professeur d’économie à la FSEG, impute le manque de salles à l’État. « Les différents ministres qui se sont succédés à la tête du département de l’Enseignement supérieur ne se sont pas intéressés à ce problème. Sinon, comment comprendre que la Cité universitaire de Badalabougou ait des espaces très larges et vides et que l’État ne songe pas à y construire de nouveaux amphithéâtres », s’interroge-t-il.

Tout comme à la FSEG, l’École supérieure de journalisme et des sciences de la communication (ESJSC) n’a pas échappé à la perturbation de l’année scolaire. Et sa première promotion a vu sa sortie retardée par la crise sanitaire. « Les cours ont été suspendus pendant sept mois. Il n’y a pas eu d’alternatives efficientes. Ce qui a eu comme conséquence deux premières années pour les étudiants de l’école », explique Makan Fofana, qui est en licence 2.

Au département de Lettres modernes à l’université de Kabala, c’est un tout autre problème qui irrite les étudiants : « cela fait une semaine que je suis dans les va-et-vient pour mon inscription en deuxième année, en vain. On nous dit de patienter, que les quittances sont épuisées et que le Trésor n’a pas encore envoyé de nouvelles provisions. Alors que nous avons déjà passé deux ans en première année, ils nous retardent encore. Ce n’est pas normal », s’indigne d’une voix désespérée Saran Diakité. Des situations qui ont contraint l’étudiant Moussa Gaba du Département de Socio-anthropologie à abandonner l’université pour la menuiserie métallique.

Aly Asmane Ascofaré

Source: journaldumali

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