Comment gérer l’argent généré par la vente de marijuana aux Etats-Unis ? Si le cannabis curatif ou récréatif est désormais légal dans une vingtaine d’Etats, la législation bancaire n’est pas au point. Il est toujours illégal de détenir un compte en banque si on est dans le commerce de la marijuana. Des élus du Colorado ont donc écrit aux ministères de la Justice et du Budget, afin que de nouvelles règles soient élaborées.
Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Au niveau fédéral, la loi n’a pas changé : une drogue est une drogue, le commerce est illégal, il est donc impossible d’ouvrir un compte en banque. Cette inadéquation des règles crée des situations absurdes.
Un vendeur du Colorado peut enregistrer son commerce de cannabis et obtenir une licence de l’Etat en bonne et due forme pour 10 000 dollars environ, mais il doit payer en liquide. De la même manière, les taxes perçues par le Trésor public sont versées en liasses de billets. Les responsables de dispensaires se déplacent avec des sacs poubelles pleins de dollars.
Quand on sait que ce commerce devrait générer 3 milliards de dollars cette année, on imagine les sommes entreposées dans les arrières boutiques. Cela pose des problèmes de sécurité et les risques de blanchiment, ou de fraude, ne peuvent être ignorés.
On peut tenter de mentir sur son activité, ou utiliser son compte personnel, mais les billets sentent la marijuana, et les banquiers sont vigilants, ils ne veulent pas recevoir une amende pour avoir violé la loi fédérale.
C’est pourquoi les élus, les banques, les commerçants, se mobilisent. Il est urgent de mettre la loi en phase avec la réalité. Les ministères du Budget et de la Justice étudient la question.
rfi