L’Exécutif a toutes les raisons de se frotter les mains au regard du discrédit que ses protégés au sein du HCIM viennent de jeter sur ledit Conseil. En clair, si la tendance pro-gouvernementale avait pour mission de discréditer le HCIM, elle a admirablement réussi. Reste certainement pour elle à en prendre le contrôle. Ce qui semble être l’objectif final. Mais le prix à payer sera certainement insupportable pour les mêmes gouvernants.
Pourquoi diantre annuler et/ou tenter d’empêcher un meeting d’information ? Après tout, ne s’agissait-il juste d’informer les Musulmans sur leurs préoccupations ? En quoi donc une séance d’information peut-elle inquiéter au point de mettre des moyens colossaux en vue de l’empêcher ?
Le gouvernement a en effet tout mis en œuvre en vue de saboter les assises en question. Il nous revient que des membres dissidents, opposés à Mahamoud Dicko ont reçu chacun plusieurs dizaines de millions F CFA. Devinez de qui !
Les conséquences, se sont, en tout immédiatement fait sentir. La preuve : des membres dudit Bureau qui ne prenaient presque jamais part aux réunions ordinaires, se sont précipités sur les lieux. Et ce sont eux qui ont majoritairement décidé de surseoir au meeting après pourtant donné leur feu-vert en vue de sa tenue. Motif par eux évoqué : le gouvernement a promis de revoir sa copie. Piètre argument ! Et pour cause.
Le gouvernement dont il est question n’a su donner la moindre preuve de sa bonne foi et nombreux sont les observateurs qui perçoivent sa main dans la tentative de division des religieux. Pas seulement eux !
Au-delà de l’immoralité de la chose (l’homosexualité ne constitue nulle part au Mali une valeur), un gouvernant sérieux et sans apriori aurait autorisé et favorisé le meeting d’information en vue d’en tirer les leçons de gouvernance. En tentant de l’empêcher, ce gouvernement cherche plutôt à obtenir des dividendes politiques de l’opposition, voire de la scission qui naîtra indubitablement au sein du Conseil, une entité jugée trop forte qu’il importe d’affaiblir. Diviser pour régner !
Et puisque sa tendance au sein de l’entité aspire à prendre les rênes du HCIM, l’occasion est alors propice de les lui remettre sur un plateau d’argent au détriment de celle qu’il considère comme proche de l’opposition politique.
Mais et le Musulman, voire le Citoyen malien dans tout ça ? Une chose est sûre : une éventuelle introduction de l’homosexualité dans notre système éducatif, fera indubitablement l’affaire des jihadistes si ce n’est déjà le cas (nombreux sont qui se tournent désormais vers les medersas). Elle risque même de légitimer le combat ceux-ci (les jihadistes), de radicaliser les modérés et donner davantage du crédit à Mahamoud Dicko. Il parait que la nature a horreur du vide.
B.S. Diarra
Tout sur…
La Manifestation de Mahamoud Dicko contre l’homosexualité
Une équipe de votre journal KOJUGU était sur place ce dimanche 23 décembre 2018 au Palais de la culture Amadou HAMPATE-BAH. Elle a tout vu et tout entendu.
Plusieurs milliers de personnes étaient présentes à la manifestation en vue de protester contre un projet de manuel scolaire d’éducation sexuelle abordant notamment la question de l’homosexualité, manuel pourtant abandonné par le gouvernement sous la pression. L’imam Mahmoud Dicko, influent président du Haut conseil islamique du Mali (HCIM) porté en triomphe par ses partisans venus à pied et à moto et scandant «Allah Akbar».
La presse malienne en a fait ses choux gras durant toute la semaine surtout qu’une bonne partie des membres du haut conseil Islamique était auparavant sortie à la télé nationale pour annoncer la non-tenue de la manifestation.
L’Imam Mahamoud DICKO, était chez lui à domicile et ne voulait pas contrarier les membres du Haut Conseil Islamique qui avaient annoncé l’annulation du meeting.
Les manifestants qui se sont présentés remarquant l’absence de l’imam aux environs de 11 heures se sont posé de multiples questions.
Ce sont des proches de l’imam qui sont arrivé pour présenter des excuses et justifier l’absence du Président. Peine perdue ! Les manifestants ont dit qu’ils ne rentreront jamais à la maison et exigé la présence physique de Dicko. A leurs dires, il était le seul à pouvoir les rassurer.
La délégation venue annoncer l’annulation du meeting dut retourner et aller cueillir l’Imam jusque chez lui. Direction Palais de la culture.
Sur place, l’appelé a donné des explications et s’est excusé auprès des manifestants. Ces derniers ont ensuite demandé une consigne et l’Imam a promis de leur faire appel.
1 – 0 en faveur de l’Imam Dicko.
Bamanan den
Mahamoud Dicko joue, perd et gagne!
Le meeting aurait-il mobilisé autant de fidèles s’il les membres dissidents et visiblement influencés par le gouvernement avaient laissé faire ? Nul ne sait ! Par contre, l’on sait que la tentative de sabotage et de boycott a donné une grande dimension et visibilité à l’affaire, renforcé Mahamoud Dicko dans sa démarche et fragilisé le Haut Conseil. Et ce n’est qu’un début.
Une guerre peut en cacher une autre ! C’est visiblement une guerre par procuration que le Gouvernement mène en ce moment contre la tendance Mahamoud Dicko que l’on sait en tandem avec Bouyé Haïdara, le Cherif de Nioro du Sahel.
Ils sont tous deux réputés proches de l’opposition politique. Pas si sûr ! Ce qui est par contre évident, c’est qu’ils ne sont pas en odeur de sainteté ni avec IBK ni avec son PM Soumeylou Boubeye Maïga lesquels cherchent en ce moment tous les voies et moyens en vue de les fragiliser au sein du Haut Conseil Islamique. Mais l’on ne peut dire qu’ils (IBK et SBM) ont obtenu gain de cause ce 24 Décembre.
Au lieu de les fragiliser, le pouvoir et ses soutiens les ont plutôt renforcés au regard de la grande mobilisation et de la bataille de l’opinion publique qu’ils (Mahamoud Dicko et Bouyé Haïdara) ont visiblement gagnée.
L’autre tendance est plutôt considérée, en tout cas, à en croire une grande partie de l’opinion publique nationale, comme des «traitres» et des «gens de Lot» [le Prophète du temps de Sodome et Gomorrhe] pour avoir, selon l’imagerie populaire, encouragé la pratique de l’homosexualité au Mali.
Bien sûr, la tendance pro-gouvernementale est loin de cette image caricaturale. Elle aspire tout simplement à devenir Khalife à la place du Khalife, c’est-à-dire succéder à l’équipe de Mahamoud Dicko à la tête du HCIM. D’où le deal avec le pouvoir en place. Mais que restera d’un Haut Conseil Islamique du Mali sans Mahamoud Dicko et surtout à la solde d’un régime politique abonné aux bavures et confronté à un grave déficit de gouvernance ?
B.S. Diarra
Profonde déchirure au sein du HCIM :
SBM est passé par là !
Le Haut conseil islamique du Mali est fortement divisé depuis l’annonce du grand meeting d’information sur le projet portant introduction d’un manuel «d’Education Sexuelle Complète» dans notre système éducatif. Le président du HCIM Mahamoud Dicko mis en minorité par les autres membres du regroupement a quand même tenu son meeting. Des fidèles parmi ses soutiens ont pris d’assaut le Dimanche 23 Décembre 2018 l’enceinte du palais de la culture dont la salle était fermée. Toute chose visant à empêcher l’imam Dickode de tenir ledit meeting. Il a simplement invité la foule à renter tranquillement à la maison, sans tambour ni trompette. Tout en rappelant qu’il n’est pas l’ennemi de ce pays.
Diviser pour mieux régner telle semble être la stratégie adoptée par ce régime. La division existe partout et dans presque toutes les organisations.
A propos de l’enseignement de l’homosexualité dans nos écoles, le Gouvernement, au lieu d’échanger avec Mahamoud Dicko qui a levé le lièvre, est plutôt passé chez Haïdara, vice-président du HCIM, éternel dissident et contradicteur de Mahamoud Dicko. Avec la complicité d’autres membres du HCIM. Une situation qui suscite beaucoup d’interrogations.
C’est par un communiqué lu par Mamadou Diamoutènè, ancien Président de la CENI et membre du bureau, que le HCIM a annulé le meeting prévu pour Dimanche dernier. Dans la même veine, le Président Mahamoud Dicko à travers, son porte-parole M. Issa Kaou Djim, s’est désolidarisé de cette démarche relative à l’abandon du meeting, selon lui, fruit d’une manipulation. «Le pouvoir a manigancé une situation qui risque de faire disparaitre le Haut conseil islamique du Mali dans sa forme actuelle. C’est le bureau qui a imposé à Mahamoud Dicko de renoncer au meeting» a-t-il déclaré.
Les observateurs en déduisent qu’il s’agit d’une guerre de leadership et d’intérêts personnels. C’est au regard de cela que les partisans de l’imam ont envahi la cour du «Palais de la culture» nonobstant le boycott du bureau exécutif du HCIM.
Force est de reconnaitre qu’on assiste à une politisation du HCIM. D’un côté le groupement des leaders religieux proche du régime et de l’autre l’imam Dicko et Bouyé Haïdara qu’on pense proches de l’opposition.
En clair, les leaders religieux s’affichent aujourd’hui clairement sur un terrain politique. Ce qui ne rassure pas tout le monde. Désormais, c’est la guerre de titans qui est déclenché au sein de l’organisation islamique du Mali.
Mais il faut rappeler que Mahamoud Dicko, à chaque fois qu’il estime que les valeurs sont menacées par une décision des politiques, a eu le courage de réagir et de défendre sa religion. A plusieurs occasions en effet, il a cru devoir monter au créneau et s’illustrer comme un grand mobilisateur et, parfois conciliateur. Pour preuve en 2009 il s’est opposé au projet du code des personnes et de la famille sous ATT et obtint la relecture du document grâce à sa mobilisation et à son engagement.
Samou Diarra
Source: La Sentinelle