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Et si notre modèle démocratique écartait de la gestion du pouvoir, les meilleurs d’entre nous ?

La thésaurisation de la quintessence de notre capital humain par notre modèle démocratique, est une idée qui me taraude des années.

Notre pays, insatisfait du modèle de gouvernance en 1991, s’est livré au combat le plus audacieux depuis son accession à la souveraineté nationale et internationale en chassant le Président d’alors, au prix de lourds sacrifices.

Trente années après, l’équation de la gouvernance vertueuse ou plutôt, du modèle malien reste posée.

Trente années après, la déception est à son comble tant les maux explicatifs qui ont sous-tendu  la révolution de 1991 sont légion et d’actualité.

Trente années après, l’idéal démocratique a sombré au profit des appétits sectaires et individuels avec en triomphe, l’âpre dispute autour des honneurs du pouvoir et des ressources, laissant de côté, l’essentiel.

Trente années après, l’instabilité socio politique est en triomphe avec en conjugaison, des coups d’Etat ou des révolutions de palais.

Trente années après, qu’est ce qui a pu se passer pour que notre pays sombre si bas ?

Trente années après, ce peuple qui a affronté kalachnikov et autres armes létales pour être maitre de son destin, a la chose politique presque en horreur.

Une certitude reste cependant, c’est que nous avons raté l’occasion de réussir nos virages dans la course vers la démocratie, la vraie, celle qui nous correspond. Ces échecs sont aussi bien dans le choix des hommes que dans celui des options et des institutions, mais davantage dans le premier.

L’exercice du pouvoir en Afrique, sous l’angle du modèle importé, reste un chantier insuffisamment pensé et porteur de déstructuration sociétale avec en clé, l’effritement de nos garde-fous sociaux, jadis, sentinelle de notre éthique et la montée en puissance du pouvoir de «l’argent roi», le meilleur référentiel de notre actuel système de valeurs inversées.

Parce que nous avons refusé  de penser le monde tout en laissant les autres le faire à notre place, que nous devenons des consommateurs de théories exotiques et un champ d’expérimentation et d’imposition de doctrines avilissantes.

Nul doute que la démocratie relève du patrimoine de l’universel mais la plaquer sans adaptation relève de la déraison  et de l’irresponsabilité coupables.

Je reste convaincu que notre pays cherche encore l’Homme et notre «histoire  démocratique» atteste aisément que ce choix opérant et efficace n’est point encore.

Certains parleront d’apprentissage démocratique pour justifier ce qui sort de l’ordre des erreurs pour devenir des fautes politiques inexcusables.

Notre pays ne méritait pas le tort que lui ont causé ceux en qui il a tant investis. L’histoire ne doit pas se refermer sans le procès de ceux-là qui ont pris la responsabilité historique de faire de notre beau pays la risée des autres.

Ce qui est aberrant, c’est que nous semblons bien comprendre là où nous avons mal, mais refusons à présent de reconnaitre pourquoi nous y avons mal.

Inéluctablement, le multipartisme intégral et le modèle de gouvernance qui s’en est dégagé, expliquent dans une large mesure, notre déconfiture politique.

La réalité de la gouvernance partisane est qu’il s’agit de la gestion collégiale par des hommes aux desseins différents et parfois antagonistes. A la longue, les porteurs de desseins malsains finissent par gagner la partie et faire du pouvoir une proie à partager.

Ici, ne prévaut guère la volonté d’un homme, fut-il le président de la République. Celui-ci devient d’ailleurs très tôt, un otage du système et cède aisément au jeu consensuel pour viser son second mandat si ce n’est à favoriser son poulain, du moins celui qui pourra lui assurer les arrières.

La logique politicienne prend le pas sur l’idéal démocratique. Il s’agit ici d’une véritable tendance lourde que celle du dictat du parti politique sur le leader qui doit accepter de jouer le jeu au risque de perdre ses soutiens.

Que dire des partis politiques dépendant d’un seul homme qui en fait ce qu’il veut, sans égard à la démocratie interne du parti qu’il a créé et dont il est « propriétaire »,  avec à la clé, un système de pensée unique.

Ne me dites surtout pas que nous ne sommes pas « murs » pour la démocratie, dites plutôt que nous sommes jusqu’ici incapables de concevoir notre modèle démocratique.

La gestion par le truchement des partis politiques dans notre pays a véritablement montré ses limites et rien ne présage d’un recul nécessaire pour faire autrement et utilement.

Et pourtant, nous semblons être dans le même schéma tel un enfant qui glisse et tombe plusieurs fois sans jamais s’asseoir un tant soit peu pour réfléchir au point de passage qui l’épargnerait d’une énième chute.

Quel est le problème ? Sommes-nous incapables de réflexions utiles ou refusons-nous de réfléchir, ou pire encore, avons-nous choisi la fatalité en espérant que les choses iront mieux d’elles-mêmes ? Cette attitude qui s’apparente à la politique de l’autruche, n’a jamais été opérante.

Comme je l’ai dit dans un précèdent post, le devoir générationnel nous appelle et nous impose de redorer le blason de notre pays.

Cela ne passera point par les « solutionnettes » mais par des actions courageuses, responsables et souvent douloureuses qui nous feront couler des larmes. Il nous faut nous préparer à consentir quelques sacrifices individuels et collectifs.

Il ne faut pas s’attendre à ce que les partis politiques fassent un consensus autour d’une démarche quelconque qui signifierait la fin de leur hégémonie.

Ceux d’entre eux qui ont eu l’occasion de gérer le pays, espèrent rempiler. Ceux en attente, souhaitent, qu’arrive enfin leur tour. Dites-moi, avec quel projet de société ?

Plus de 200 partis politiques pour moins de 20 millions d’habitants, c’est l’une des preuves, une fois de plus, que le modèle a montré ses propres limites, du moins opérationnellement.

Ma conviction est que  le modèle ne favorise guère l’accès aux commandes du pays, d’hommes et de femmes plus aptes et plus sincères ; ils craindraient eux-mêmes de laisser leurs plumes dans « notre bourbier politique ». Ceux d’entre eux qui acceptent de descendre dans l’arène politique, sont le plus souvent exclus dès la base, faute d’argent.

Je sais qu’à travers ce post,  je mets « le pied dans le plat » de beaucoup de mes compatriotes. Certains sentiront cela comme des coups de pioche inappropriés dans leurs jardins.

Notre solution est, de mon humble avis, dans le choix d’’hommes et de femmes qui acceptent de porter ce pays avec détachement et responsabilité, des hommes et des femmes prêts à aller au sacrifice suprême pour que le Mali rayonne à nouveau dans le concert des nations respectées et fortes.

En d’autres termes, des hommes et des femmes qui estiment leur propre vie plus qu’ils n’aiment le Mali, ne méritent pas de le diriger.

Il s’agit de leaders de talents à la dévotion avérée pour le Mali et qui s’entourent d’hommes et de femmes dignes et honnêtes, pétris de savoir-faire et de savoir-être, au-delà des appartenances partisanes.

Tel est du reste, mon point de vue sur un sujet dont nous ne pouvons faire l’économie en ces temps de questionnement et de recherche de voie utile pour notre pays, qui ne peut plus se permettre des choix hasardeux.

Que Dieu sauve le Mali.

                                       Marc Otozié GOITA, Consultant Auteur-Ecrivain.

                                      Tel : 66 87 71 16 / 76 13 68 46

                                    Promoteur de la Plateforme Sentinelle démocratique.

Source: Le Républicain- Mali

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