L’agence de renseignement des États-Unis a espionné Merkel et ses alliés européens avec l’aide du Danemark. La chaîne de télévision publique danoise Danmarks Radio (DR) a indiqué dimanche que la National Security Agency (NSA) s’était branchée sur des câbles de télécommunication danois pour épier des responsables de premier plan et de hauts fonctionnaires en Allemagne, en Suède, en Norvège et en France. DR a révélé ces informations après une enquête menée conjointement avec la chaîne suédoise SVT, la chaîne norvégienne NRK, les chaînes allemandes NDR, WDR et le quotidien Süddeutsche Zeitung, ainsi que le quotidien Le Monde. Selon la télévision danoise, les Américains ont pu accéder à des SMS, des appels téléphoniques et des services de messagerie sur Internet. Pour ce faire, ils ont bénéficié d’une collaboration avec les services de renseignement militaire danois FE. D’après la Süddeutsche Zeitung, ces derniers se sont par la suite rendus compte que la NSA en avait aussi profité pour espionner des responsables danois au sein de plusieurs ministères. “Les services secrets danois ont donc permis” à la NSA “de mener des recherches sur leur propre gouvernement”, ce qui est interdit par la loi, rappelle le quotidien.
Les dirigeants ouest-africains suspendent le Mali des institutions communes mais se gardent d’autres sanctions. Réunis dimanche en sommet extraordinaire au Ghana, les chefs d’État des pays membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont pris cette décision en réponse au double coup d’État des militaires maliens. Les dirigeants ont aussi appelé le Mali à nommer un civil comme nouveau Premier ministre après la désignation vendredi du chef de la junte malienne, Assimi Goïta, au poste de président par intérim. Ils n’ont toutefois pas demandé le retour de l’ex-président Bah N’Daw et du Premier ministre Moctar Ouane, arrêtés lundi. La Cédéao s’est abstenue “de prendre des sanctions drastiques qui isoleraient le pays tout en sachant que son économie est déjà exsangue du fait [du] coronavirus et des dépenses militaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme”, note Le Pays. Pour le quotidien burkinabé, il s’agit d’une “condamnation de principe assortie de mesures cosmétiques […] juste pour ne pas donner un blanc-seing aux récidivistes de Kati [camp où a été conduit l’exécutif le 24 mai dernier]”. Ne rien faire “pourrait ouvrir en effet la boîte de pandore, et donner le top départ d’une avalanche de coups d’État dans toute l’Afrique de l’ouest”, estime le journal.
Les conservateurs remportent les élections législatives des Chypriotes grecs. Le parti Disy du président Nicos Anastasiades est arrivé dimanche en tête dans la partie grecque de l’île, avec 27 % des voix. Ce scrutin s’est déroulé dans un contexte de colère populaire après le scandale des “passeports en or ”. Ce programme d’octroi de passeport contre investissements aboli en raison d’allégations de corruption a été exploité par l’extrême droite qui sort renforcée des élections. Le parti ultranationaliste Elam a doublé sa représentation, passant de deux à quatre députés avec 6,78 % des voix. Le Greek Reporter rappelle que cette formation d’extrême droite a entretenu des liens étroits avec le mouvement néonazi grec Aube Dorée, aujourd’hui interdit. En plus des affaires de corruption, Elam a surfé sur les craintes de la population concernant l’immigration sur l’île. Selon Eurostat, Chypre détient le record européen de primo demandeurs d’asile.
Nigeria : de nombreux élèves d’une école coranique kidnappés. Les jeunes qui étudiaient à Tegina (centre nord) ont été enlevés dimanche avec des passagers d’un bus, après l’attaque par des hommes armés de leur établissement, a fait savoir le gouvernement de l’État nigérian du Niger. L’école enregistrait environ 200 enfants au moment de l’attaque mais plusieurs ont réussi à s’enfuir. Un enseignant a affirmé à la BBC que 150 élèves manquaient à l’appel. Ce nouveau kidnapping survient au lendemain de la libération de 14 étudiants dans l’État de Kaduna, après 40 jours de détention. Cinq étudiants avaient été exécutés par leurs ravisseurs dans les jours qui ont suivi leur enlèvement pour faire pression sur les familles et contraindre le gouvernement à payer une rançon.
Source: courrierinternational