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Espace universitaire malien : A quand la fin des grèves ?

Au goût du jour, les mouvements de débrayage refont surface dans l’espace scolaire. En un moment donné, la grève était considérée comme un phénomène de mode, au regard de la crise dans laquelle le pays était plongé, les organisations syndicales en avaient observé une trêve. Ces derniers jours, la grève est redevenue le moyen privilégié des apprenants et des enseignants pour se faire entendre par les plus hautes autorités. La dernière du SNESUP et celle de 48 heures qui vient d’être décrétée par l’AEEM en sont des exemples. Faut-il admettre le retour dans le paysage scolaire ces débrayages sauvages?

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Une fois de plus les établissements scolaires ne seront pas fréquentés à Bamako pendant au moins 48 heures. Cela à la suite  d’une grève décrétée par la puissante organisation syndicale estudiantine, l’AEEM. Cette faitière des étudiants demande au gouvernement de prendre des dispositions afin de trouver une solution aux cas d’accidents dont sont victimes les étudiants sur la route de Kabala. 

Cette grève intervient juste après celle observée par le SNESUP qui aura duré plus de trois (3) mois. En réalité, les universités venaient d’ouvrir tout juste leurs portes avec, en toile de fond, la tenue des examens, quand ce nouvel incident est intervenu pour renvoyer encore les étudiants à la maison. Pour combien de temps ? Difficile de répondre avec exactitude à cette question. Cela, si l’on sait que lorsque les mouvements de grève commencent dans les universités, ils deviennent continuels. Et souvent, au moment que cela se résolve, les syndicats des enseignants aussi entrent dans la danse. De ce fait, l’on assiste impuissant à la mise en quarantaine de l’année scolaire et universitaire. Et le gouvernement pour sauver les meubles se remet souvent à rafistoler des palliatifs, au détriment du respect de l’effectivité du programme annuel. Et du coup l’avenir des milliers de jeunes se trouve compromis, le devenir du pays avec.

Au Mali, mieux que dans n’importe quel pays du monde, les conséquences néfastes des grèves interminables dans l’espace scolaire sont durement ressenties. On affirme même que le retard du développement de notre pays est la résultante de la longue période de débrayage infini de son école au lendemain de mars 1991. Car il n’est un secret pour personne qu’une ressource humaine bien formée est gage d’un décollage d’une émergence économique probant. 

Le constat est patent, notre pays brille dans tout sauf dans la qualité de formation livrée dans ses établissements de formation, surtout publics. Cela se comprend dans la mesure où le Mali peine chaque année à boucler son programme scolaire et académique à cause des grèves intempestives. De ce fait, sur le plan international, les étudiants maliens ne font plus, comme ceux d’autrefois, avant mars 1991, le poids devant ceux d’autres pays voisins ou du continent.

Avant mars 1991, le Mali était cité comme référence en matière de formation de qualité ; d’où la forte ruée d’étudiants étrangers en son temps vers nos écoles. D’ailleurs, d’aucuns soutiennent même que ce sont les enseignants maliens qui ont presque bâti le système éducatif de certains pays voisins et d’Afrique centrale. Mais force est de reconnaitre que le Mali est cité aujourd’hui après ces pays en termes de qualité dans les formations.

Doit-on continuer à laisser les étudiants débrayer pour une moindre cause ?

Par Moïse Keïta

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