La Journée africaine des frontières 2018, organisée par le Groupement local de coopération transfrontalière Tominian-Kosssi (Tominian au Mali et Kossi au Burkina) a été célébrée à Madouba dans la commune du même nom au Burkina Faso, sous la coprésidence du gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun représenté par le secrétaire général de la province de la Kossi, Ibrahim Bolly et le gouverneur de la Région de Ségou, représenté par le préfet du cercle de Tominian, Zoumana Norbert Dembélé.
Outre les membres du conseil du GLCT, les autorités administratives et religieuses, les représentants des femmes et des jeunes des communes de l’espace transfrontalier Tominian-Kossi, la cérémonie a enregistré la présence des représentants des conseils régionaux de la Boucle du Mouhoun au Burkina et de Ségou au Mali et ceux des structures nationales en charge des questions de frontière des deux pays. L’édition 2018 de la Journée africaine des frontières avait pour slogan : «plus on va vers les frontières moins on perçoit le développement, faisons donc du développement des zones frontalières une priorité !». La cérémonie d’ouverture a été marquée par le mot de bienvenue du chef coutumier du village de Madouba, l’allocution du 1er adjoint au maire de Madouba, l’intervention du coordinateur régional du projet de la GIZ d’appui au Programme frontière de l’Union africaine (GIZ/PFUA), celle du conseiller technique de la GIZ/ProGEF et le discours du président du GLCT, Tominian-Kossi, Robert Dembélé.
Célébrée le 7 Juin de chaque année, l’objectif de cette journée, selon le coordinateur régional de la GIZ/PFUA, est de contribuer à l’intégration de proximité en faisant des frontières non pas des barrières mais des passerelles. Pour Gérôme Dakouo, le partenariat entre le Burkina Faso, le Mali et la Coopération allemande GIZ en matière de gestion des frontières, engagé depuis 2008, a enregistré des résultats probants. Il s’agit, entre autres, de la finalisation du processus de délimitation et de démarcation de la frontière entre les deux pays, la réalisation d’un centre de santé transfrontalier, l’élaboration et la mise en œuvre d’une convention locale de gestion des ressources naturelles transfrontalières (CLGRNT), la matérialisation de plus de 400 km de pistes à bétail dans l’espace transfrontalier, la mise en place du Groupement local de coopération transfrontalière Tominian-Kossi (GLCT) et la conclusion d’un accord-cadre de coopération transfrontalière entre les deux Etats. Malgré ces nombreux acquis, l’espace transfrontalier Tominian-Kossi reste confronté à de nombreux défis qui sont, entre autres, la faible mobilisation des ressources pour la mise en œuvre de son Programme transfrontalier de développement local, le manque de dynamisme des organes de mise en œuvre de la CLGRNT, le terrorisme et l’autofinancement du GLCT. Le préfet du cercle de Tominian, Zoumana Norbert Dembélé dira que l’espace transfrontalier Tominian-Kossi se positionne comme le laboratoire de la coopération transfrontalière en Afrique de l’Ouest, mu par la volonté de restaurer la paix et la cohésion sociale fortement ébranlées par le conflit foncier meurtrier qui avait opposé, en juin 2006, les villages de Ouarokuy au Burkina Faso et de Wanian au Mali. Depuis les collectivités frontalières du cercle de Tominian au Mali et de la province de la Kossi au Burkina Faso, avec l’accompagnement des autorités deux pays et de la GIZ/PFUA, se sont engagées dans une dynamique de coopération transfrontalière. Cet engagement s’est traduit par la signature d’une convention de coopération transfrontalière entre les communes frontalières du cercle de Tominian et celles de la province de la Kossi. Le GLCT Tominian-Kossi est l’organisme de mise en œuvre de ladite convention.
Une danse folklorique et des courses de cyclistes dames et hommes ont mis fin à l’édition 2018 de la Journée africaine des Frontières dans l’espace transfrontalier Kossi-Tominian.
Sadraac TIÉNOU
AMAP-Tominian
Source: Essor