« Si les empires, les grades, les places ne s’obtenaient que par la corruption, si les honneurs purs n’étaient achetés qu’au prix du mérite, que de gens qui sont nus seraient couverts, que de gens qui commandent seraient commandés» William Shakespeare, dans Le marchand de Venise. Le gain facile est en train de gagner des citoyens en manque de courage pour gagner leur pain à la sueur de leur front. C’est le cas d’un certain Cissé, habitant de Badalabougou qui a pris du plaisir à soutirer de grosses sommes d’argent à certains barons au Sénégal et au Mali, au nom du député Karim Keïta, élu en commune II du district de Bamako.
Les faits, rapportés par nos sources, portent sur une escroquerie dont la somme s’élèverait à des centaines de millions de Fcfa. En effet, le sieur Cissé en question, un grand escroc de la pire espèce, jouait à un jeu très dangereux car il se servait du nom du député Karim Keita, le fiston national pour soutirer de l’argent à ses interlocuteurs. Selon nos sources, il utilisait un procédé ingénieux pour joindre ses cibles au téléphone. En effet, une application installée sur son smartphone fait apparaître le numéro de Karim Keïta à l’occasion de ses appels téléphoniques. Il parvenait ainsi à convaincre ses victimes qu’il était un émissaire dudit député.
Ainsi donc, avec cette stratégie digne d’un bon arnaqueur, le sieur Cissé a fait mouche tant au Sénégal qu’au Mali, avant de tomber dans les filets de la police nationale. Les sommes soutirées auprès de tierces personnes avoisineraient des centaines de millions FCFA. Les victimes sont de hautes personnalités publiques et du monde des affaires.
Selon nos investigations, le sieur Cissé, résidant à Badalabougou, est spécialisé aussi dans «l’usurpation d’identité, fausses identités et escroquerie». L’homme à des complices tapis dans l’ombre, qu’il faudrait que la police démasque pour le bonheur des paisibles citoyens nommés à des postes de responsabilité. Ils constituent ses cibles favorites. Mais c’est désormais une fin de cabale pour l’escroc.
En effet, c’est lorsqu’il tentait de soutirer de l’argent à une personnalité de la place, un directeur général d’un service national, qu’il a eu cette malchance de tomber sur plus rusé que lui. Ce jour-là, une fois arrivé sur les lieux, l’imposteur Cissé fera savoir à la directrice nationale des mines – puisque c’est d’elle qu’il s’agit – qu’il est un émissaire du député Karim Keïta. Ce dernier l’envoie récupérer auprès d’elle la somme de 400 millions Fcfa. Chose que la directrice générale a trouvé bizarre. Elle a aussitôt saisi son ministre de tutelle, Dr Boubou Cissé. Le Ministre, à son tour, a passé un coup de fil au député pour se plaindre de son attitude. Le député Karim Kéita, surpris par cette nouvelle, ordonna au ministre Boubou Cissé de faire mettre le prétendu émissaire aux arrêts, afin de tirer cette histoire au clair. Surtout que le nom de Karim Keita est devenu, depuis un certain moment, le sésame de la caverne d’Ali Baba pour certaines personnes. Le sieur Cissé est en ce moment en train de méditer sur son sort dans les geôles de la prison centrale de Bamako Coura. Pendant que sa mère, une grande dame de la Majorité présidentielle, est en train de remuer ciel et terre pour tirer d’affaires son fils. Reste maintenant à savoir si le député Karim Keïta acceptera de rater l’occasion de lancer un sérieux avertissement à tous ceux qui s’agitent en son nom et à son insu.
Affaire à suivre !
Paul N’GUESSAN