– Son grand-frère Sahala Baby s’engage à réparer le préjudice causé
Ce cas d’escroquerie digne d’une véritable série hollywoodienne, que nous allons vous livrer, nous prouve à suffisance que sous nos cieux personne n’est à l’abri du phénomène de l’escroquerie. En effet, l’adjudant/chef de police Mounirou Baby a réussi à soutirer frauduleusement plus de 49 millions de nos francs à l’officier comptable de la Direction générale de la police nationale (Dgpn) en utilisant le nom de son directeur et celui du ministre de la Sécurité.
De sources proches du dossier, très astucieux, l’A/C de police passait régulièrement, à la fin de chaque mois à la comptabilité de la police nationale pour retirer des montants qui variaient entre deux à cinq millions de Fcfa. Ainsi, de janvier à décembre 2018, soit au bout de onze opérations, l’indélicat policier a pu encaisser frauduleusement un montant cumulé de plus de 49 millions Fcfa.
Comment a-t-il pu tromper la vigilance de l’officier comptable ?
Toujours, selon nos sources, en janvier 2018, date de sa première opération, l’A/C Baby s’est rendu à la comptabilité de la Dgpn en faisant croire au patron des lieux qu’il est l’émissaire du Directeur général de la Police nationale, Contrôleur général Moussa Ag Infahi. Ainsi, après s’être rendu compte que son interlocuteur est effectivement tombé dans son piège, il a demandé à ce dernier de lui remettre la somme de plus de deux millions de nos francs sous le prétexte fallacieux que c’est sur instruction du Directeur Général de la Police nationale. Et de poursuivre que de sa deuxième opération jusqu’à ce qu’il soit arrêté, Baby a toujours agi en utilisant le nom du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général de division Salif Traoré. “La plupart du temps, il prenait le soin d’appeler d’abord l’officier comptable en faisant croire qu’il était avec le ministre de la Sécurité et souvent en passant le téléphone à quelqu’un, certainement son complice, qui imitait la voix du ministre Salif. Ensuite, il passait prendre de l’argent sous prétexte que c’est ce dernier qui l’envoyait. Sans la moindre vérification et confrontation, l’officier n’hésitait pas à lui remettre le montant sollicité. C’est ainsi qu’il a toujours procédé”, a martelé nos sources.
Comment le policier escroc a-t-il été démasqué ?
A en croire nos sources, se rendant compte que cet exercice devenait de plus en plus régulier, au cours de sa dernière opération, l’officier comptable n’a pas voulu accéder à la requête. Toutefois, il a pris le soin de procéder à la vérification auprès du ministre Salif Traoré. C’était le médecin après la mort parce que, sans doute, le Ministre a démenti en précisant qu’il n’a jamais envoyé quelqu’un retirer de l’argent à son nom.
Selon nos sources, ce dernier, pour en savoir davantage sur cette affaire qui l’incrimine, a saisi le Dg de la Police nationale pour qu’il conduise le policier en question dans son bureau. Peine perdue ! Malgré les démarches du patron de la Police, l’A/C de police Mounirou Baby est resté introuvable. En effet, dans un premier temps, convoqué par son directeur, le policier délinquant, pour se dérober, a fait savoir qu’il n’était pas en ville. En dépit de plusieurs tours à son domicile, Babi était toujours introuvable car il avait abandonné sa demeure. Des indiscrétions nous apprennent que pour mettre la main sur le désormais escroc, les autorités policières ont été obligées d’ouvrir une enquête afin de retrouver Baby et comprendre tous les contours de cette affaire. A la suite d’intenses recherches, l’A/C de police Mounirou Babi a été finalement arrêté et écroué à l’Ecole nationale de la police (Enp) en attendant d’être présenté à un juge.
Il nous revient que les procédures administratives ont déjà été engagées afin de traduire le policier fautif devant le Conseil de discipline de la Police nationale qui décidera de son sort et surtout de sa carrière de policier. En plus de cette action administrative, des actions pénales pourront suivre car les personnes qui ont subi des préjudices par l’attitude de Baby pourront porter l’affaire avant les tribunaux.
Aux dernières nouvelles, nos sources nous indiquent que le grand-frère du policier fautif, Salaha Baby, probable candidat à la présidence de la Fédération malienne de football (Femafoot) s’est engagé à réparer le préjudice causé. Ainsi, il a déjà versé la première tranche et il a signé un moratoire pour le paiement du reste de la somme.
Les tous prochains jours nous édifieront sur les réelles volontés des autorités de la police à aller jusqu’au bout de cette affaire afin de corriger les brebis galeuses qui ternissent l’image de la Police nationale.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali