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Entretien avec le ministre Michel Sidibé sur France 24 : « Hormis le Covid-19, d’autres pathologies sont tueuses en Afrique »

Michel Sidibé, ministre malien : « Hormis le Covid-19, d’autres pathologies sont tueuses en Afrique » Michel Sidibé, le ministre de la Santé et des Affaires Sociales malien, affiche son optimisme quant à l’évolution de la pandémie de Covid-19 dans son pays, comme sur le continent africain.

 

Dans cet entretien, il s’exprime aussi sur l’usage controversé de la chloroquine et sur celui du Covid-Organics, produit à Madagascar. Le ministre redoute, avant tout, les répercussions économiques et sociales de la crise sanitaire, ainsi que celles sur le traitement d’autres maladies infectieuses présentées sur le continent comme le paludisme ou le VIH, « des pathologies courantes en Afrique ».  Le ministre de la Santé et des Affaires sociales malien, Michel Sidibé, affiche son optimisme quant à la situation sanitaire dans son pays, estimant que la jeunesse de la population, sa faible densité et les mesures préventives, comme le port du masque, la fermeture des frontières et celle des écoles ont permis d’endiguer la pandémie. « Nous avons anticipé, le gouvernement a pris des mesures fortes pour nous permettre de contrôler l’explosion de cette pandémie « , déclare-t-il dans un entretien accordé à France 24 depuis Bamako. Le Mali enregistre pour l’heure, 60 décès liés  au coronavirus et 1059 cas officiellement confirmés. Le ministre défend la décision de ne pas fermer les mosquées du pays, soulignant que les mesures prises par le gouvernement sont «acceptables» par la population et que le choix a été autorisé aux autorités religieuses.  Michel Sidibé estime, par ailleurs, que l’Afrique ne sera pas le prochain épicentre de l’épidémie après la Chine, l’Europe, les États-Unis, et désormais l’Amérique latine, vu que les pronostics de « millions de morts »  « sur le continent émis notamment par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, ne se réalisant pas, mais qu’ils auraient, en revanche, servi à mobiliser l’Afrique. Le ministre de la Santé malien redoute, avant tout,  le « tsunami économique et social », qui va suivre le « tsunami sanitaire « .  « On se prépare à ce deuxième tsunami, dont les vagues peuvent faire plus mal à notre continent que cette première vague sanitaire« , affirme-t-il. Ne pas fermer les yeux sur les autres chantiers ».

Concernant le traitement de la maladie, Michel Sidibé assure que, suite à la décision de l’OMS de suspendre ses essais cliniques sur la chloroquine et ses dérivés, le Mali est prêt à suspendre l’utilisation de la chloroquine, ajoutant que les autorités sanitaires maliennes allaient consulter les organisations régionales et les voisins à ce sujet. Il dévoile également que le Mali est disposé, en l’absence de traitement et de vaccin, à essayer le Covid-Organics, remède issu de la médecine traditionnelle, préconisé par Madagascar et qui a d’ores et déjà été distribué dans plusieurs pays africains.

Enfin, Michel Sidibé, qui est également l’ancien patron de l’Onusida, lance un cri d’alarme concernant les risques que fait peser la pandémie sur la lutte contre les maladies infectieuses sur le continent comme le VIH et le paludisme, estimant que l’interruption de l’approvisionnement en traitements et en vaccins, suite aux mesures prises contre avoir des conséquences bien plus mortelles en Afrique que la pandémie actuelle. « Il ne faut pas fermer les yeux sur les autres chantiers« , déclare-t-il, « d’autres pathologies sont présentes en Afrique et elles sont tueuses ».

Aïssétou Cissé

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