Rien ne va plus à l’Office des produits agricoles du Mali (Opam). A l’origine, le mauvais management des dirigeants actuels de l’Opam qui cause d’importantes pertes pour l’Etat. Oumar Ibrahim Touré, attendu pour apporter un changement, semble bayer aux corneilles.
Les choses se compliquent à l’Opam. Pour preuve, la structure, dirigée par le duo infernal Salif B. Diarra et Youssouf M. Touré, tarde à apporter des solutions dans la reconstruction du stock national. Pis, les responsables semblent rattrapés par leur passé récent dans leur gestion de l’Opam depuis 2010.
Notre source est formelle : le procureur de la Commune III, à travers le Pôle économique, vient d’interpeller l’actuel DGA de l’Opam jadis PDG, en même temps que le directeur administratif et financier, Alhadji Touré, et le directeur de la sécurité alimentaire, Souleymane B. Maïga.
Les limiers du Pôle économique tentent de mettre en œuvre les pertinentes recommandations du Rapport 2010 du BVG, suite aux vérifications de performance et financière de la gestion chaotique de l’Opam par Youssouf M. Touré et complices, dont les frasques et pratiques financières risquent de ruiner la continuité des activités de l’Opam.
Même si aucune autre information n’a filtré, tout porte à croire que ces interpellations porteraient sur les dossiers relatifs à la commercialisation en 2010 de 20 000 tonnes de mil sorgho du Stock national de sécurité (SNS), en violation des procédures de passation des marchés publics, des pertes résultant de la commercialisation du riz “Initiative riz 2009 et 2010” ayant entraîné une perte de plus d’un milliard pour le Trésor public en surfacturation, la commercialisation du riz pourri importé en complicité avec certains gros opérateurs céréaliers, notamment Bakoré Sylla et Astan Kouma, ayant entraîné une perte de plus 1,6 milliard de F CFA pour l’Etat, le détournement des ressources financières de l’Opam résultant de la gestion en tierce détention du riz thaïlandais dit riz ATC, etc. pour environ 100 millions de F CF
Comme si ces récriminations ne suffisaient pas, le duo aurait, il y a quelques jours, été épinglé par la justice pour une affaire de surfacturation portant sur l’achat de deux véhicules d’occasions 4×4 de gré à gré en dépense extrabudgétaire, effectuée en 2016, auprès d’un opérateur économique véreux Babouya Sylla.
Achetés à 4 millions de F CFA l’unité en Europe, les deux véhicules ont finalement coûté 90 millions de F CFA à l’Opam, soit une marge bénéficiaire de 82 millions de F CFA pour le revendeur, en violation du code de passation des marchés publics.
Aussi, les responsables de l’Opam viennent d’engager des dépenses extrabudgétaires de plusieurs dizaines de millions de F CFA pour des aménagements de la cour de l’Opam pour des “sociétés fantoches” de génie civil dont les résultats inefficaces sont connus d’avance.
Au même moment à Tombouctou, c’est l’arrestation de deux agents qui est d’actualité. Il s’agit du délégué régional, Mamadou Traoré, et son magasinier. Ils ont été arrêtés pour détournement d’une partie du Stock national de sécurité.
Le commissaire à la sécurité alimentaire, l’ex-ministre Oumar Ibrahim Touré est interpellé dans les dossiers cités ci-dessus. Lui qui a été sollicité par le président IBK pour booster le secteur de l’autosuffisance alimentaire. Depuis sa prise de fonction, il y a un an, les yeux restent tourner vers lui pour nettoyer l’Opam plus sale que les écuries d’Augias. Reste à savoir s’il va combler les attentes ou s’il va se contenter de subir les ordres de milieux interlopes qui tirent grand profit du maintien de l’actuelle direction de l’Opam aux dépens de l’intérêt public.
Wait and see !
Abdourahmane. D
Source: La Sirène