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Entre Nous : Le « M5-RFP » et la durée de 18 mois

Quand Bah Ndaw et Moctar Ouane, alors président et Premier ministre de la Transition tendaient la main au Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP), le mouvement contestataire avait conditionné sa participation à l’équipe gouvernementale à la prise en compte de leurs dix points et ses dix-sept mesures. Parmi celles-ci, « le respect de la durée de 18 mois pour la mise en œuvre de tâches prioritaires et celles qui ne seront pas exécutées dans ce laps de temps devraient être transférées à des équipes plus légitimes, et ce, en stricte conformité avec les conclusions des Assises nationales de la refondation à la mise en œuvre desquelles tous les acteurs politiques et de la société civile se seront préalablement engagés avant les élections générales ».

 

Les audiences accordées à la présidence et à la Primature au Comité stratégique du M5-RFP n’ont pas permis aux membres de faire fléchir Dr Choguel Kokalla Maïga et ses camarades de participer au deuxième gouvernement de transition dont la publication de la liste, le 24 mai dernier, a abouti à l’internement du chef de l’Etat et du Premier ministre à Kati, avant leur assignation en résidence surveillée, sans aucune base légale.

Le respect de la durée de 18 mois n’est plus une exigence du M5-RFP, confortablement installé au cœur de la cité administrative. Bah Ndaw et Moctar Ouane sont partis. Assimi et Choguel sont là. « Ôte-toi de là que je m’y mette », diront certains. « Laissez-nous prendre notre part du gâteau national », diront d’autres. La rectification de la transition passe peut-être forcément par le reniement des positions antérieures après l’obtention de la Primature et des portefeuilles ministériels.

Aujourd’hui, ceux et celles qui appellent au respect du délai sont accusés de tous les péchés d’Israël. Ils n’aiment pas le Mali. Ils sont contre le changement. Ce sont des ennemis du peuple. Non ! Il ne s’agit pas d’une question de bon ou mauvais patriote. Le Mali est le bien commun à tous. Il y a des inquiétudes réelles qui poussent les uns et les autres à s’alarmer. Un an après la chute d’IBK, l’horizon n’est guère dégagé. Et concrètement, il n’y a aucune lisibilité dans la démarche des autorités de Transition. Les mêmes pratiques continuent. Des fonds publics servent toujours à instrumentaliser les masses laborieuses appelées au secours pour légitimer une prorogation de la période transitoire. Où est donc le Malikura promis ?

Le CNPS de part sa volonté à s’imposer aux autres composantes de la société devrait assumer l’entière responsabilité et dans une certaine mesure le M5-RFP qui s’est jeté dans les bras des colonels au mépris de tous ses engagements et déclarations. Le retrait de Mme Sy Kadiatou Sow de son poste de présidente intérimaire du Mouvement en dit long sur les divergences qui enterreront très bientôt le fer de lance de la contestation populaire contre le régime incompétent et corrompu d’IBK. Et le Premier ministre issu du M5-RPF, confronté à la dure réalité de l’exercice du pouvoir, doit faire preuve d’intelligence ou de tact, pour ne pas être victime des dribles des colonels du CNSP.

Par Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger

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